"S'agissant de la situation des refoulés d'Algérie, nous avons en tout et pour tout 847 personnes dont 40 femmes et 74 enfants non accompagnés. Ces personnes sont déjà arrivées à Agadez", a indiqué à l'AFP la municipalité de cette grande ville du nord du Niger. Les 74 enfants non accompagnés "sont déjà pris en charge" par les services du ministère de la Protection des enfants, a-t-elle assuré.
Une source humanitaire a confirmé à l'AFP l'arrivée en début de semaine au Niger de "quelque 800 migrants" après leur expulsion par les autorités algériennes qui "les ont escortés jusqu'à la frontière nigérienne". Ces personnes pourront bénéficier de soins médicaux et de kits de premières nécessités, a-t-elle souligné.
L'Algérie a expulsé depuis 2014 des dizaines de milliers de migrants irréguliers originaires d'Afrique de l'Ouest et centrale, selon les Nations unies.
"J’étais avec d’autres (enfants) chez une dame à qui on versait chaque jour ce qu’on gagnait en mendiant. Elle m’a dit qu’elle envoyait cet argent à ma maman chaque mois", avait expliqué en juin dernier à l'Unicef Sahabi, un enfant nigérien renvoyé à Agadez, après avoir été arrêté par les forces de l’ordre à d'Alger où il mendiait.
Certains de ces migrants tentent de survivre en Algérie, mais un grand nombre cherche surtout à gagner l'Europe.
Des ONG algériennes et internationales ont souvent accusé les autorités d'Alger d'arrêter arbitrairement et d'expulser collectivement des ressortissants de pays d'Afrique subsaharienne, parfois en les abandonnant sans eau ni nourriture en plein désert. L'Algérie, qui n'a pas de législation en matière d'asile, dément régulièrement ces accusations, dénonçant une "campagne malveillante".
Le nombre de migrants expulsés d'Algérie a augmenté ces dernières années, selon l'ONG Médecins sans frontières (MSF) qui en a recensé 23.171 en 2020, 27.208 en 2021 et 14.196 sur la seule période de janvier à mai 2022.