Mardi, un homme noir tué en Louisiane
A 00H35 (04H35 GMT) dans la nuit de lundi à mardi, Alton Sterling un vendeur ambulant noir est tué par balle par un policier qui tentait de le maîtriser, à Baton Rouge (Louisiane, sud).
Une vidéo amateur révèle l'affaire au grand public. Sur les images, qui ne montrent pas toute la séquence des faits, ce vendeur de CD à la sauvette semble refuser d'obtempérer aux agents. Il est plaqué au sol par deux policiers. "Il est armé!", entend-on crier. Les deux policiers dégainent alors leur arme et plusieurs détonations retentissent. L'homme semble avoir été abattu à bout portant.
Sur une seconde vidéo, ce père de cinq enfants est vu saignant abondamment du thorax.
Dès le lendemain, les autorités lancent une enquête fédérale sur cette mort.
Mercredi, un second mort dans le Minnesota
Mercredi, Philando Castile, un homme noir de 32 ans, est abattu dans sa voiture par la police sous les yeux de sa compagne et de la fillette de cette dernière à Falcon Heights, près de Saint Paul (Minnesota, nord), lors d'un contrôle pour un phare cassé.
Ses derniers instants sont filmés par sa petite amie qui a posté la vidéo sur Facebook Live, vue près de 4 millions de fois en quelques heures. Sur les images, on voit gémir l'employé de cantine scolaire atteint par balle, sur le siège conducteur du véhicule, tandis qu'un policier le tient en joue. Elle explique sur la vidéo que le policier a tiré à plusieurs reprises sur son ami alors qu'il cherchait ses papiers d'identité.
Jeudi, vague de protestation
Jeudi, plusieurs manifestations de protestations et veillées sont organisées à travers le pays. De New York à Los Angeles en passant par Washington et Chicago, de nombreuses personnes se rassemblent. A Manhattan, plusieurs milliers de personnes se dirigent vers Times Square en scandant "Assez" et "Black Lives Matter", ("Les vies des Noirs comptent").
Des centaines de manifestants se rassemblent à Saint Paul, devant la résidence du gouverneur de l'Etat du Minnesota, exigeant que "justice soit faite".
A son arrivée à Varsovie où il doit participer à un sommet de l'Otan, le président Barack Obama dénonce un "grave problème" rongeant l'Amérique, soulignant que son pays a vécu "trop de fois des tragédies" comme celles-ci et appelant la police à entreprendre des réformes.
Jeudi soir, cinq policiers tués à Dallas
Alors que la manifestation antiraciste de Dallas (Texas, sud) touche à sa fin, des coups de feu éclatent jeudi vers 21H00 (vendredi 02H00 GMT). Au moins un tireur isolé sème la panique, visant clairement les policiers: cinq agents sont tués, sept autres blessés ainsi que deux civils.
Les autorités de l'aviation civile américaine restreignent les vols au-dessus de Dallas, n'autorisant que les vols de secours.
Vendredi à l'aube, un sniper, réfugié dans un bâtiment, est tué par la police. Il avait affirmé aux policiers avoir posé des "bombes partout" dans la ville.
Trois personnes ont été placées en garde à vue.
Barack Obama dénonce "des attaques haineuses, calculées et méprisables".
Avec AFP