Macky Sall a su s’imposer en 2012 pour battre son mentor Abdoulaye Wade au second tour de la présidentielle. Le 25 mars 2012, il accède à la magistrature suprême.
"Je jure de remplir fidèlement la charge de président de la République du Sénégal", avait-il déclaré.
A 51 ans, il devient le premier président né après les indépendances.
Ingénieur géologue et géophysicien diplômé de l’Institut des sciences de la terre de Dakar, Macky Sall est un pur produit du système éducatif sénégalais.
Issu d’une famille modeste, le natif de Fatick est très tôt repéré par Abdoulaye Wade. En mai 2001 il est nommé ministre des mines, de l’Industrie et de l’Hydraulique. C’est le début d’une rapide ascension politique.
Ministre d’État, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, porte-parole du gouvernement, Premier ministre puis président de l’Assemblée nationale, Macky a occupé presque tous les postes au sommet de l’Etat.
Mais brusquement son cheminement avec le Président Abdoulaye Wade prend une mauvaise tournure. Il avait décidé de convoquer son fils Karim Wade à l’Assemblée nationale pour une audition sur les travaux de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique. C’est la rupture.
Son poste de numéro 2 du PDS au pouvoir est supprimé. Le mandat du président de l’hémicycle est réduit de cinq à un an. Il est accusé de blanchiment d’argent avant d’obtenir un non-lieu. Touché dans son orgueil, Macky Sall claque la porte de l’Assemblée.
"J’ai choisi de me départir de toutes les fonctions obtenues sous les couleurs du PDS", avait-il lancé.
Avec une trentaine de cadres du PDS, il lance sa propre formation politique nommée Alliance Pour la République (APR).
Homme de conviction, rigoureux dans le travail et persévérant selon ses proches Macky Sall arrive au pouvoir en déclarant sa ferme intention de servir la patrie avant le parti. Il crie haut et fort sa volonté de gouvernance "sobre et vertueuse".
A son accession à la magistrature suprême, il annonce sa volonté de prendre des mesures fortes parmi lesquelles celle de réduire le mandat présidentiel : "J’ai décidé de ramener à cinq ans le mandat de sept ans pour lequel je suis élu".
Macky Sall traine également des défauts. Il est jugé impulsif, manquant de sérénité et surtout acceptant difficilement les critiques selon ses opposants.
Il est aussi jugé comme un obsédé du pouvoir et limité dans le discours. L’homme des grandes réalisations comme l’appellent certains.
Macky Sall profite de cette période de campagne électorale pour inaugurer plusieurs infrastructures. Pour l’observateur politique Ibrahima Bakhoum, cela est une force qui cache une faiblesse.
"Les deux derniers mois, il les a très fortement utilisé en terme d’inauguration. Les infrastructures inaugurées n’ont pas forcément d’impact sur le quotidien des sénégalais mais le fait est là, il a obtenu une bonne communication autour de cela", explique Ibrahima Bakhoum. "Maintenant, il y a le bilan matériel et le bilan immatériel. Le bilan immatériel est catastrophique, la gouvernance zéro."
Pour autant, Macky Sall est confiant. Il défie ses adversaires comme le font les champions de lutte dans les arènes sénégalaises. Une manière pour lui de montrer qu’il compte réussir la passe de deux au soir du 24 février 2019.