Ils ont 5 ans pour offrir un meilleur visage au Togo, loin des tensions politiques et de la pauvreté qui assaillent les Togolais. "Ils", ce sont les 91 députés élus lors des législatives du 20 décembre 2018.
Il est temps de tourner le dos à la politique politicienne et faire face aux défis de développement, pense le député Innocent Kagbara.
"Le gros problème du Togo, c’est la meilleure redistribution des richesses, afin que chaque Togolais puisse avoir deux ou trois repas par jour. Ça sera notre priorité", souligne-t-il.
Il poursuit : "Il ne faut pas que nous ayons un pays où il y a deux vitesses. Les uns qui sont dans l’opulence et les autres dans la pauvreté. Donc nous sommes ici pour faire en sorte qu’il y ait une meilleure redistribution. Les lois que nous allons voter, il faut qu’elles aillent dans ce sens".
Cette meilleure redistribution des richesses du pays doit impérativement prendre en compte les personnes en situation d’handicap et de vulnérabilité, martèle le député Gaëtan Ahoomey-Zunu, un malvoyant de son état.
"Mon défi est de convaincre les collègues députés pour que tous nos travaux puissent prendre en compte les spécificités de chaque catégorie de population, pour que nous puissions les inclure dans le cadre de développement durable, réel, concret, pratique et pragmatique", a-t-il confié à VOA Afrique.
Pour Agbéyomé Kodjo, ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale qui signe son retour à l’hémicycle, seul l’intérêt du peuple doit être en ligne de mire.
"Ce qui va se passer ici doit être trans-partisan et ne regarder que l’intérêt national. Notre posture militera uniquement dans ce sens. Ce qui consolide l’avenir de la nation", a-t-il déclaré.
La 6e législature de la 4e république doit être proactive, estime le parlementaire Gerry Taama. Et pour y arriver, il propose de redynamiser le parlement togolais.
"La législature dernière a voté 117 lois qui viennent exclusivement du gouvernement. Nous allons essayer de révolutionner cela, pour faire en sorte que les députés élus puissent proposer des lois qui viennent des aspirations profondes du peuple togolais. Il revient à cette assemblée de montrer en réalité que les députés doivent être au service du pays. Quand vous avez une loi sociale qui concerne le devenir du peuple togolais, je ne vois pas un seul député fut-il d’UNIR (parti au pouvoir ndlr) qui va s’opposer à cette loi".
Malgré son grand penchant pour des initiatives en faveur de la population, le nouveau parlement togolais ne perd pas de vue sa mission première, qui est de contrôler l’action gouvernementale.