"Les tests que la Tanzanie et tous les pays africains utilisent sont des tests que nous avons validés et dont nous savons qu'ils sont très performants", a déclaré John Nkengasong, le directeur du CDC, lors d'une vidéo-conférence.
Le président Magufuli, qui ne cesse de minimiser l'impact du virus, avait expliqué dimanche avoir fait tester secrètement par le laboratoire national une papaye, une caille et une chèvre et que ces tests s'étaient révélés positifs. Il avait évoqué de possibles "sabotages".
"Il est possible qu'il y ait des erreurs techniques ou que les réactifs importés aient des problèmes. Il est également probable que les techniciens soient payés pour induire en erreur", avait-il déclaré dans un discours en swahili retransmis par la télévision publique TBC.
Le lendemain, le gouvernement tanzanien a suspendu le directeur et un haut responsable du laboratoire national.
"Nous jouons un rôle clé dans la formation dans presque tous les pays africains et nous leur fournissons des kits de dépistage", a expliqué M. Nkengasong. "Ces dernières semaines et ces derniers mois, nous avons aussi distribué des tests de la fondation (du milliardaire chinois) Jack Ma qui ont été validés et se sont révélés très, très fiables", a-t-il ajouté.
La Tanzanie, qui a annoncé son premier cas le 16 mars, en compte désormais officiellement 480, dont 16 morts. Mais ce bilan n'a plus actualisé depuis le 29 avril, M. Magufuli s'étant plaint que le gouvernement n'attise la panique en publiant ces chiffres.
L'opposition accuse les autorités de dissimulation et de ne pas prendre l'épidémie au sérieux. La Tanzanie n'a fermé que ses établissements scolaires, les commerces et les transports continuant à fonctionner normalement.
Si le chef de l'État a appelé ses concitoyens à éviter les "rassemblements non nécessaires", il les a aussi encouragés à continuer de faire marcher l'économie et à se rendre à la mosquée ou à l'église.
Il a aussi dit être en discussion avec Madagascar au sujet d'un breuvage à base d'artemisia, une plante à l'efficacité prouvée dans les multithérapies contre le paludisme, présenté par le président malgache, Andry Rajoelina, comme un traitement contre le coronavirus.
Plusieurs pays africains ont exprimé leur intérêt pour ce produit et l'Union africaine a réclamé plus de données à Madagascar le concernant.
"Il ne faut rien écarter à ce stade, nous devrions savoir que les solutions peuvent venir des endroits les plus inattendus", a indiqué M. Nkengasong. Mais il a aussi rappelé que tout prétendu remède devrait être soumis à des tests très rigoureux pour juger de son efficacité.