Très ému, Ngannou a immédiatement dédié sa victoire à son fils, décédé en avril dernier à l'âge de 15 mois.
"Je n'arrive à penser à rien d'autre qu'à mon fils Kobe. Je voulais combattre pour lui. Je suis content d'avoir fait ça pour mon fils. J'espère qu'on se souviendra de son nom car sans lui on ne serait pas là aujourd'hui", a-t-il déclaré les larmes aux yeux et des sanglots dans la voix.
Le Camerounais, qui avait quitté l'UFC l'an dernier avec fracas, s'adjuge ainsi la ceinture de champion "Superfight" de sa nouvelle organisation.
Après à peine plus d'une minute de combat, Ngannou a réussi à emmener son adversaire au sol où, collé à la cage, il l'a roué de coups plein de rage. L'arbitre n'a eu d'autre choix que de stopper les hostilités, sous les acclamations des spectateurs, parmi lesquels Cristiano Ronaldo venu en voisin.
Après un crochet hyper médiatisé par la boxe, son rêve d'adolescent, Ngannou faisait à Ryad son retour au sport qui a fait de lui une star.
Le "Predator" au rendez-vous
Le combat était entouré d'incertitudes, Ngannou s'étant éloigné des cages pendant près de trois ans. Il restait également sur deux défaites en boxe anglaise, dont une assortie d'un KO monumental contre Anthony Joshua.
Mais à 38 ans, il prouve au monde du MMA qu'il reste bien le "Predator".
L'ancien roi des lourds de l'UFC était parti en mauvais termes avec la toute puissante ligue de Dana White et avait rejoint l'organisation concurrente l'an dernier, un transfert qui avait eu l'effet d'une bombe dans le monde des arts martiaux mixtes.
Pour ce combat, le "Predator" aurait touché un chèque estimé par le magazine Forbes à "plus de 10 millions de dollars", très loin de ce qu'il touchait lorsqu'il évoluait à l'UFC.
Et pour ses débuts au PFL, le champion camerounais n'a pas cherché la facilité puisqu'il défiait Renan Ferreira, montagne de muscles de 2,03 m pesé à 118,6 kilos, champion en titre des lourds du PFL, dont le dernier combat s'était conclu en 21 secondes.
"C'est fait!"
Avec ses épaules démesurées et son punch dévastateur, le Brésilien est l'un des poids lourds les plus imposants de la planète MMA. Une fois n'est pas coutume, Ngannou (1,93 m) devait lever la tête pour défier son adversaire du regard.
Mais face au Camerounais, "Problema" n'a pas eu le temps de respirer.
"C'est fait, j'ai fait ce que j'étais venu faire et je dois maintenant retourner à ma réalité", a ensuite déclaré Ngannou en conférence de presse. En référence à la perte de son fils, il a ajouté: "J'ai perdu la plus belle ceinture, que je ne récupérerai jamais."
"Vous savez, ce combat pour moi était aussi un moyen de savoir si je pouvais encore me battre, si j'avais encore la force, si je pouvais gérer la pression, la semaine de combat, les médias et tout le reste. Oui, on s'en sortira, et je pense qu'il faudra un peu de temps pour digérer les choses."
Pour la suite, Ngannou a répété son envie d'affronter Jon Jones, qui détient la ceinture des lourds de l'UFC, un combat particulièrement espéré par les fans. "Cela fait quatre ans ou un peu plus que je demande ce combat. Si j'avais un seul combat à faire et que j'aurais à choisr, ce serait celui-là."
Mais l'enjeu de la soirée ne concernait pas seulement Ngannou. L'événement constituait également un moment-clé de la croissance du PFL, la ligue qui monte dans le monde du MMA.
Née il y a seulement sept ans, l'organisation comptait sur un combat mémorable pour marquer les esprits et tenter de contester le quasi monopole de l'UFC dans le secteur.
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