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Pourparlers libyens: la mission "très difficile" mais "pas impossible" de l'ONU


Ghassan Salamé, émissaire de l'ONU pour la Libye.(Photo by Odd ANDERSEN)
Ghassan Salamé, émissaire de l'ONU pour la Libye.(Photo by Odd ANDERSEN)

L'émissaire de l'ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, qui vient de réussir à ramener le gouvernement d'union nationale (GNA) à la table des pourparlers à Genève, l'assure: sa mission est "très difficile" mais "pas impossible".

"On m'a souvent parlé de ma mission comme d'une mission impossible, mais cela n'a jamais été mon avis. Le jour où je constaterai que ma vision est vraiment impossible, je ne serai pas là avec vous", dit-il à l'AFP, quelques heures après l'annonce de la reprise des discussions militaires indirectes visant à obtenir un cessez-le-feu.

"Pour le moment je pense que ma mission est possible, je ne dis pas qu'elle est facile. Elle est très difficile, mais elle est possible", confie-t-il, "très heureux" que les deux délégations se soient remises au travail "avec encore plus d'entrain pour arriver à un accord".

Ces négociations, auxquelles participent dix haut gradés libyens, "sont des négociations techniques, mais vitales", relève le diplomate onusien, qui fait la navette entre les deux groupes. "Leur succès est capital".

Le gouvernement de Tripoli avait mis fin à sa participation aux pourparlers mardi soir après des tirs de roquettes sur un port de la capitale, mais jeudi il est retourné à la table des négociations.

Ghassam Salamé assure avoir eu dans la nuit de mercredi à jeudi une "discussion au téléphone" avec Fayez al-Sarraj, chef du Gouvernement d'union nationale (GNA) libyen reconnu par l'ONU, pour lui indiquer qu'il comprenait "qu'il ait répondu un peu à l'opinion publique en suspendant ces négociations".

Mais "une fois l'expression de ce mécontentement faite, il ne fallait pas perdre le temps précieux que nous passons à Genève", explique-t-il.

Ce serait pour lui un "pêché mortel" de ne pas saisir le "+momentum+ (élan)" international actuel, créé par le sommet à Berlin en janvier, suivi de l'adoption d'une résolution par le Conseil de sécurité le 12 février.

Cette résolution est la première adoptée par le Conseil de sécurité depuis le lancement le 4 avril 2019 par le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est libyen, d'une offensive contre Tripoli où siège le GNA.

- 'Soulagé' -

L'adoption de la résolution, appelant à la consolidation d'une trêve fragile décrétée le 12 janvier au sud de Tripoli, "m'a personnellement soulagé" après des mois d'attente, souligne Ghassam Salamé.

Reste que depuis l'entrée en vigueur de cette trêve, cette dernière est régulièrement violée, et que les armes continuent d'affluer en Libye.

Lors de leur première réunion début février, les belligérants libyens ont admis la nécessité de transformer la trêve en un cessez-le-feu permanent sans toutefois parvenir à un accord. Pour l'ONU, l'obtention d'un tel cessez-le-feu n'est toutefois pas une "précondition" au lancement du dialogue politique inter-libyen le 26 février à Genève.

"Contrairement aux négociations de proximité qui ont lieu au niveau militaire, les négociations politiques ont la dimension d'une table ronde où l'expression des uns et des autres sera faite", détaille Ghassam Salamé, qui doit rencontrer lundi à Genève Fayez al-Sarraj.

Ce dialogue politique doit inclure des représentants des deux camps libyens et des personnalités invitées par Ghassan Salamé.

Les affrontements entre factions rivales libyennes n'ont pas cessé dans le pays depuis la chute, en 2011, du dictateur Mouammar Kadhafi, après une révolte populaire et une intervention militaire menée par la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis.

Depuis l'offensive du maréchal Haftar, les affrontements ont causé la mort de plus de 1.000 personnes tandis que 140.000 ont été déplacées, selon l'ONU.

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