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Pourquoi pas de l'ADN pour remplacer les code-barres


Dans un laboratoire de Hongkong, le 5 juin 2020.
Dans un laboratoire de Hongkong, le 5 juin 2020.

Les code-barres des étiquettes et QR codes utilisés pour identifier aussi bien des T-shirts que des véhicules pourraient être remplacés par un système de marquage basé sur l'ADN et invisible à l’œil nu, selon une étude parue jeudi.

Le système aiderait à la lutte contre la contrefaçon, les voleurs ayant du mal à détecter et trafiquer une marque liquide basée sur une combinaison ADN et placée sur des objets de valeur comme les bulletins électoraux, des œuvres d'art ou des documents secrets.

Dans un article de Nature Communications des chercheurs de l'Université de Washington et de Microsoft ont vanté le faible coût économique de leur système de marquage moléculaire, baptisé "Porcupine" (porc-épic).

La technique était boudée jusqu'ici, "parce qu'il coûte cher et prend du temps d'écrire et déchiffrer" un code ADN. Ce qui demande de surcroît des équipements de laboratoire coûteux, a expliqué à l'AFP la doctorante et principale auteure de l'étude, Katie Doroschak.

"Porc-épic" contourne le problème en préfabriquant des fragments d'ADN synthétique que l'utilisateur peut mélanger arbitrairement pour créer de nouveaux marquages.

Le système "repose sur une série de brins d'ADN appelés morceaux moléculaires, ou +molbits+ (molecular bits)", selon un communiqué de l'Université.

Le procédé consiste, pour encoder un identifiant, à adjoindre un mobit à chaque bit numérique de l'étiquette. "Si le bit numérique est 1 on ajoute son molbit à l'identifiant, et si c'est 0 on le laisse en dehors. Puis on laisse sécher pour être décodé plus tard", explique Katie Doroschak.

Pour lire l'identifiant on lui ajoute un peu d'eau qui réhydrate l’étiquette moléculaire, lue ensuite par un lecteur d'ADN plus petit qu'un smartphone, un séquenceur nanopore.

Les étiquettes ADN sont indétectables à la vue ou au toucher, a expliqué un contributeur de l'étude, Jeff Nivala, dans un communiqué de l'Université. "Ce qui les rend difficile à trafiquer", selon lui.

"On peut imaginer un marquage moléculaire pour suivre des bulletins de vote et éviter ainsi des fraudes électorales", toujours selon lui.

Cette technique permettrait aussi de marquer des objets difficiles à identifier sinon.

"On ne peut pas marquer le coton ou des fibres avec des méthodes conventionnelles comme le marquage RFID ou les QR codes, mais une étiquette liquide à base d'ADN pourrait être utilisée sous forme pulvérisée", explique la doctorante.

"Ce serait utile dans les chaînes d'approvisionnement où le traçage de la matière d'origine est important pour conserver la valeur du produit final", dit-elle.

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