Plusieurs centaines de jeunes s'affrontaient mardi aux forces de l'ordre à coups de pierres et de pneus brûlés contre gaz lacrymogènes, matraques et tirs de sommation en l'air, sur l'autoroute Le prince, conduisant au centre de la capitale, signale l'Agence France Presse (AFP).
Ces violences, de moindre intensité que lundi, ont provoqué des embouteillages, mais aucun blessé n'a été signalé dans l'immédiat, selon les mêmes sources, toujours citées par l'AFP.
La police aurait procédé à plusieurs interpellations, alors que les forces de l'ordre, déployées en nombre, empêchaient les partisans de l'opposition de se rassembler aux lieux prévus pour ces manifestations non autorisées.
Dans le quartier populaire de Hamdallaye, des habitants ont raconté à l'AFP avoir vu des descentes des forces de sécurité dans des domiciles privés.
Je ne pouvais pas appeler, puisque tous mes téléphones sont déchargés. Nous n'avons pas eu d'électricité depuis quatre jours. Et personne ne peut sortir dans la situation où nous avons passé la nuit, a déploré l'un d'entre eux sous le couvert de l'anonymat.
Dans le quartier de Cosa, des tirs ont été entendus vers 08H30 (GMT et locales) après une nuit calme, ont rapporté des témoins, sans être en mesure d'en préciser l'origine et s'il s'agissait de coups de semonce.
Les commerces étaient fermés dans une grande partie de la capitale, ainsi que le grand marché de Madina et des écoles.
En revanche, la circulation et l'activité étaient normales dans le quartier administratif et des ambassades.
Toujours selon l'AFP, l'opposition avait appelé à manifester lundi dans toutes les communes de la capitale contre l'insécurité, dont elle impute la responsabilité au pouvoir, après l'agression de son porte-parole le 4 avril. Elle proteste également contre l'inversion du calendrier électoral par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Dénonçant la répression qui s'est abattue sur les populations, elle a remercié ses partisans pour leur mobilisation dans la capitale lundi, les appelant à poursuivre leurs marches mardi et à maintenir cette pression jusqu'à la satisfaction totale de ses revendications.
Les deux parties se sont renvoyé la responsabilité des violences, l'opposition dénonçant des exactions sur des manifestants désarmés jouissant de leurs droits constitutionnels et le gouvernement les propos réitérés aujourd'hui par des leaders de l'opposition qui continuent à appeler à la violence et à l'insurrection.
L'opposition conteste en particulier le nouveau report des élections locales à mars 2016 soit après la présidentielle, fixée à octobre 2015. Les élections locales n'ont pas été tenues depuis 2005. L'opposition dit craindre des fraudes massives en faveur du chef de l'Etat.