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Poursuite des combats à Ghazni en Afghanistan


Les forces de sécurité afghanes surveillent un poste de contrôle sur l'autoroute Ghazni, à Maidan Shar, la capitale de la province de Wardak, en Afghanistan, le 12 août 2018.
Les forces de sécurité afghanes surveillent un poste de contrôle sur l'autoroute Ghazni, à Maidan Shar, la capitale de la province de Wardak, en Afghanistan, le 12 août 2018.

Les talibans ont continué de résister dimanche aux forces afghanes pour la troisième journée consécutive à Ghazni, dans l'est de l'Afghanistan, malgré la confiance affichée par les autorités sur leur capacité à reprendre le contrôle.

S'exprimant devant la presse dimanche en après-midi, le chef d'état-major afghan, le général Sharif Yaftali, a assuré que "les forces de sécurité afghanes étaient en mesure de défendre Ghazni et de ramener la paix et la sécurité dans la ville".

"Nous espérons changer la donne dans les deux jours" a-t-il indiqué, affirmant que les "points stratégiques" de la ville étaient sous contrôle, ce qu'a démenti un responsable local. "Les opérations de nettoyage se poursuivent, notre priorité est de dégager les voies principales".

Juste avant l'offensive sur Ghazni, une délégation de talibans, dirigée par le responsable de leur bureau politique au Qatar, Muhammad Abbas Stanekzai, s'est rendue en Ouzbékistan pour évoquer le processus de paix et le retrait des forces étrangères, ont par ailleurs rapporté dimanche des sources officielles.

>> Lire aussi : Les talibans sont entrés dans la ville de Ghazni en Afghanistan

"Ce type de réunion va se poursuivre jusqu'à l'ouverture de vrais pourparlers de paix", a commenté dimanche le porte-parole du haut conseil afghan pour la paix, Sayed Ehsan Taheri, joint par l'AFP.

Samedi, le gouvernement s'était montré confiant en affirmant avoir repris "le contrôle" de Ghazni, ville de 280.000 habitants à deux heures au sud de la capitale, sur l'axe principal reliant Kandahar (sud) à Kaboul.

Mais avec les bilans humains désastreux qui commencent à circuler et évoquent, sans qu'il soit possible de les confirmer de source indépendante, des dizaines de morts et de blessés parmi les forces de l'ordre et les civils, le silence du président Ashraf Ghani fait l'objet de vives critiques.

"La situation est chaotique"

Le chef adjoint du conseil provincial, Amanullah Kamrani, a affirmé dimanche que "seuls le QG de la police, le bureau du gouverneur et quelques départements publics de Ghazni sont contrôlés par le gouvernement, le reste est aux mains des talibans".

"Il y a des dizaines de morts et de blessés, les gens se soignent chez eux ou dans les cliniques" a-t-il poursuivi. "La situation est chaotique et difficile pour les habitants", a poursuivi M. Kamrani.

"Il est difficile de trouver à manger et de l'eau, si le gouvernement et l'Otan n'interviennent pas, on est au bord d'une catastrophe humanitaire".

>> Lire aussi : Afghanistan: début du cessez-le-feu du gouvernement, attaques des talibans

Pour illustrer la panique qui s'empare des habitants, le responsable a indiqué que le tarif du taxi pour Kaboul, d'ordinaire de 250 afghanis (4 dollars), est passé en trois jours à 3.500 afghanis (50 dollars).

Interrogé sur la chaîne de télévision afghane Tolo News, un habitant de Ghazni, Rahmatullah Andar, a également indiqué que "des combats intenses sont toujours en cours en ville, il n'y a toujours pas d'électricité et les réseaux téléphoniques sont coupés" - seule une compagnie a réussi à maintenir son service, a précisé le correspondant de l'AFP sur place.

"Il n'y a pas assez de forces pour repousser les talibans", a estimé M. Andar.

Les insurgés, arrivés en grand nombre jeudi soir dans Ghazni, avaient annoncé avoir fait venir des renforts de provinces plus au sud, Zabul et Helmand.

Selon le chef de la police locale, Farid Ahmad Marshal, les talibans ont lancé leur assaut jeudi soir entre 23 heures et minuit, en attaquant les barrages de sécurité qui ceinturent la ville.

>> Lire aussi : Au moins 7 morts, dont un gouverneur, dans une attaque talibane en Afghanistan

Les élus de Ghazni indiquent avoir alerté à plusieurs reprises les autorités sur les risques d'un assaut des insurgés.

Dimanche pourtant, célébrant la Journée internationale de la Jeunesse, le président Ghani n'a pas mentionné une seule fois la situation à Ghazni au fil d'un discours de 45 minutes. Plusieurs figures éminentes de la société afghane, dont Saad Mohseni, le patron du groupe Moby qui possède Tolo News et plusieurs chaines de télévision à l'étranger, l'ont alpagué sur Twitter.

"Ghazni est en flammes mais le bureau du président s'occupe des célébrations de la Journée de la Jeunesse (...) A une grosse centaine de km de là, les combats continuent".

Ave AFP

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