Les deux chefs d'État sont dans des camps opposés: la Russie soutient militairement le régime de Damas, tandis que la Turquie aide des groupes rebelles qui veulent renverser le président Bachar al-Assad.
Malgré leurs différences, les deux pays disent chercher ensemble une solution politique à un conflit qui dure depuis plus de sept ans. Ils sont convenus de coordonner leurs opérations sur le terrain après l'annonce brutale par le président américain Donald Trump, en décembre, du retrait de ses 2.000 soldats engagés en Syrie.
Dans un discours lundi, M. Erdogan a indiqué qu'il plaiderait auprès de M. Poutine de la création de la "zone de sécurité" contrôlée par la Turquie dans le nord. M. Trump s'est prononcé pour cette idée mi-janvier.
Les Kurdes, qui contrôlent la majeure partie de cette région, et qui sont alliés aux Américains, sont extrêmement hostiles à la proposition, craignant une offensive turque.
Moscou a toutes les chances de rejeter le projet. M. Poutine défend depuis le début du conflit une ligne simple, selon laquelle le régime syrien doit retrouver sa souveraineté sur l'ensemble de son territoire.
- Sommet avec l'Iran -
Le retrait américain annoncé a avantagé les plans en ce sens du Kremlin et de Damas. Au point que les forces kurdes les plus exposées par le départ des États-Unis ont demandé au régime syrien de les aider face à la perspective d'une attaque turque.
La Russie s'est déjà félicitée de l'entrée fin décembre des forces gouvernementales dans la ville de Minbej, pour la première fois depuis six ans, après qu'une milice kurde les y eut invitées.
Moscou prépare un sommet tripartie Russie-Turquie-Iran dans les mois à venir, pour poursuivre le processus de paix d'Astana, lancé par ces trois pays en 2017. "Pour l'instant, aucune date n'a été fixée, mais après négociation avec M. Erdogan nous commencerons les préparatifs", indiquait mi-janvier à la presse un conseiller diplomatique de M. Poutine, Youri Ouchakov.
Le dernier sommet entre Vladimir Poutine, Recep Tayyip Erdogan et le président iranien Hassan Rouhani avait eu lieu à Téhéran début septembre, avec le sort de la province d'Idleb (nord-ouest) comme principale préoccupation. Il avait débouché sur un échec.
La Russie et la Turquie avaient connu de graves tensions en 2015, quand l'armée turque avait abattu au-dessus de la Syrie un avion militaire russe. L'année suivante, les deux présidents avaient scellé une réconciliation spectaculaire, en trouvant des points d'entente sur la Syrie. La Turquie avait aussi acheté une centrale nucléaire et des systèmes de défense aérienne russes.
Avec AFP