L'adresse annuelle du président russe au Parlement devait poser les bases de ses priorités, surtout économiques et sociales, pour son prochain mandat qui doit l'emmener jusqu'en 2024.
Mais après avoir promis des mesures de lutte contre le cancer, pour améliorer le réseau routier ou la création de places en crèches, M. Poutine a énuméré pendant près d'une heure, la moitié de son adresse au Parlement, les dernières armes "invincibles" de la Russie avec images de synthèse, infographies et vidéos.
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Présentant pêle-mêle des nouveaux types de missiles de croisière avec une "portée illimitée", des mini-submersibles à propulsion nucléaire ou même une arme laser "dont il est trop tôt pour évoquer les détails", le président a fustigé l'attitude des Occidentaux envers la Russie.
"Personne ne voulait nous parler, personne ne voulait nous écouter. Écoutez-nous maintenant!", a-t-il lancé, provoquant une standing ovation des parlementaires réunis dans un bâtiment historique proche du Kremlin.
Il a souligné les progrès réalisés en dépit des sanctions occidentales imposées à cause de la crise ukrainienne, qui visent notamment le secteur de la défense: "ce que vous avez essayé pour gêner, empêcher, entraver la Russie n'a pas réussi. Tous les travaux de renforcement de la capacité défensive de la Russie ont été menés et sont menés".
Se défendant d'alimenter toute course aux armements, le président a avant tout présenté les efforts de la Russie comme une "réponse" à l'activité militaire américaine, dont la nouvelle posture nucléaire a été dénoncée par Moscou comme "belliqueuse" et "antirusse".
Pour autant, la Russie "ne menace personne" n'a "aucun plan pour utiliser ce potentiel de façon offensive", a indiqué M. Poutine.
Ce discours militariste intervient alors que les relations entre la Russie et les Occidentaux sont au plus bas depuis la fin de la Guerre froide, sur fond de désaccords persistants sur l'Ukraine et la Syrie et les accusations d'ingérence dans les processus électoraux à l'étranger.
Vladimir Poutine, aux commandes de la Russie depuis plus de 18 ans, est candidat pour un quatrième mandat de six ans à l'élection présidentielle du 18 mars, qu'il devrait remporter largement en l'absence remarquée de son principal opposant Alexeï Navalny.
Malgré les promesses de campagne lors de son retour au Kremlin en 2012 après quatre ans au poste de Premier ministre, son dernier mandat a été marqué par une chute du niveau de vie et une progression de la pauvreté, conséquence de la flambée des prix causée entre 2014 et 2016 par la chute des cours du pétrole et les sanctions occidentales.
Au delà de l'étalage des nouvelles capacités militaires de la Russie, Vladimir Poutine a promis d'améliorer le niveau de vie des Russes et diviser par deux le niveau de pauvreté "inacceptable" lors des six prochaines années, la durée du mandat qu'il est certain de remporter le 18 mars faute de réelle opposition.
Il a souligné que le nombre de personnes confrontées à la pauvreté dans le pays était passé de 42 millions en 2000 à environ 20 millions actuellement.
Ce niveau est cependant reparti à la hausse lors du dernier mandat de Vladimir Poutine (2012-2018) marqué par une récession économique.
M. Poutine a notamment insisté sur la nécessité d'améliorer "le bien être" de la population et d'investir dans les infrastructures et la santé pour éviter à la Russie de prendre du "retard", ce qui constitue selon lui son "principal ennemi".
"Les prochaines années seront décisives pour la vie du pays", a affirmé le président en mettant l'accent sur l'importance des avancées technologiques afin que la Russie, dont il a vanté le "potentiel colossal" en la matière, ne reste pas sur le bord du chemin de la "révolution technologique".
Avec AFP