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Présidentielle américaine : la politique étrangère des candidats face aux guerres en cours


(Photo montage créé le 25 octobre 2024) La vice-présidente Kamala Harris, à la Maison Blanche, à Washington, DC, le 26 septembre 2024. L'ancien président Donald Trump, à Miami, en Floride, le 16 octobre 2024.
(Photo montage créé le 25 octobre 2024) La vice-présidente Kamala Harris, à la Maison Blanche, à Washington, DC, le 26 septembre 2024. L'ancien président Donald Trump, à Miami, en Floride, le 16 octobre 2024.

La vice-présidente Kamala Harris estime que les États-Unis devraient donner l'exemple en bâtissant des alliances pour gérer les conflits. L’ancien président Donald Trump affirme que sa projection de force et son imprévisibilité peuvent empêcher les guerres avant qu’elles ne commencent.

La VOA s’est entretenue avec des experts sur l’approche de politique étrangère qui serait la plus efficace pour limiter les conflits, dans un contexte de guerres au Moyen-Orient et en Europe.

En janvier 2025, Donald Trump ou Kamala Harris occupera le Bureau ovale, la voix clé pour déterminer les intérêts géostratégiques des États-Unis, et dirigera l’armée la plus puissante du monde.

« Je n’ai pas de guerres. Je n’ai pas eu de guerres, à part celle contre l’EI, que j’ai vaincue, mais c’était une guerre qui avait été déclenchée. Nous n’avons pas eu de guerres. Je pourrais arrêter les guerres d’un simple coup de téléphone », a déclaré Donald Trump, candidat républicain à la présidentielle américaine.

Donald Trump n’a pas expliqué comment il mettrait fin aux guerres.

Sous le président Joe Biden, la Russie a envahi l’Ukraine, alors que le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais ont attaqué Israël, ce qui a conduit à des représailles sanglantes des forces israéliennes, une campagne entamée il y a un an. Aucune guerre majeure n’a été déclenchée sous Trump, et il n’a pas impliqué les États-Unis dans de nouveaux conflits armés. Ce que ses partisans décrivent comme « la paix par la force ».

Les démocrates affirment qu’il s’agit d’une coïncidence et qu’à la fin du mandat de Trump, les troupes américaines combattaient toujours en Afghanistan, en Syrie, en Irak et au Yémen.

Il y a aussi l’imprévisibilité de Trump. Les historiens présidentiels parlent de « théorie du fou ».

« L’idée selon laquelle prétendre, ou du moins sembler prétendre être un fou en politique étrangère et riposter avec violence était une façon de faire preuve de force, était importante. Et l’imprévisibilité dans ce sens pourrait être une vertu », estime Thomas Schwartz, historien présidentiel à l'Université Vanderbilt.

Les critiques affirment que l’imprévisibilité de Trump, combinée à ses intérêts personnels, est dangereuse dans un monde doté d’armes nucléaires.

L’imprévisibilité peut également compliquer la gestion des conflits.

« Une grande partie de la désescalade et de la diplomatie dépend en fait de la chorégraphie, et la chorégraphie doit être prévisible. Donc, si vous savez ce que votre adversaire va faire pour la prochaine étape, vous pouvez l’amener jusqu’au bout sans le dépasser », indique Laura Blumenfeld, chercheuse principale à la Johns Hopkins School for Advanced International Studies.

Sur le plan diplomatique, Kamala Harris est considérée comme plus traditionnelle. Comme le président Joe Biden, elle croit au multilatéralisme et à la création d’alliances pour maintenir le leadership mondial des États-Unis.

« En tant que vice-présidente, j’ai fait face à des menaces pour notre sécurité, négocié avec des dirigeants étrangers, renforcé nos alliances et engagé nos courageux soldats à l’étranger. En tant que commandante en chef, je veillerai à ce que l’Amérique dispose toujours de la force de combat la plus forte et la plus létale au monde », a affirmé Kamala Harris, candidate démocrate à la présidentielle américaine.

Mais Kamala Harris, comme Donald Trump, pourrait être plus sélective dans la détermination des conflits qui nécessitent une réponse militaire américaine. Les États-Unis ne sont plus la seule superpuissance mondiale.

« Trump et Harris, tous deux, n’ignorent pas le fait que le pouvoir se redistribue dans le système international, que d’autres pays ont également leur mot à dire, que la Russie et la Chine ont leurs propres vues sur la manière dont l’ordre mondial devrait fonctionner », commente Ellen Laipson, directrice du Centre d'études sur les politiques de sécurité de l'Université George Mason.

La différence, selon Ellen Laipson, est que Kamala Harris croit au pouvoir rassembleur des États-Unis et serait plus encline à rallier les pays pour résoudre les problèmes ensemble.

Elle poursuivra probablement les efforts de Biden en faveur de l’unité transatlantique pour soutenir l’Ukraine.

Sur Gaza, elle a insisté sur le respect des lois humanitaires.

« Donald Trump dit au Premier ministre Netanyahou : « Faites ce que vous avez à faire au Moyen-Orient. » Kamala Harris dit : « Vous avez le droit de vous défendre et vous devez prendre en compte la crise humanitaire chez les Palestiniens. » L’un ou l’autre de ces deux choix mène-t-il à un résultat différent ? Est-ce que quelqu’un écoute les États-Unis en fin de compte ? », dit Laura Blumenfeld.

Alors que les Américains se rendent aux urnes, c’est une question à laquelle il est difficile de répondre, quel que soit le vainqueur en novembre.

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