"L'ancien vice-président du Nigeria et le candidat à la présidentielle du Parti Populaire Démocratique (PDP), Atiku Abubakar, est arrivé à Washington", selon un communiqué de ses conseillers en communication.
"Il est accompagné du directeur de campagne et président du Sénat, Bukola Saraki". Ils rentreront au Nigeria samedi.
"Cette visite est officielle et Atiku devrait rencontrer des Nigérians de la diaspora - très nombreux aux Etats Unis et notamment à Washington -, des diplomates ainsi que des membres du caucus noir du Congrès", représentants des élus afro-américains, a indiqué à l'AFP son porte-parole, Adekola Boladale.
Ce déplacement était extrêmement attendu, car les détracteurs du candidat affirmaient qu'Atiku Abubakar ne pouvait obtenir de visa pour les Etats-Unis, ou qu'il ne se rendait pas de peur d'être arrêté.
A la tête d'une richesse estimée à plusieurs centaines de millions de dollars, l'ancien vice-président et homme d'affaires est perçu comme l'un des hommes politiques les plus corrompus du Nigeria et est soupçonné d'avoir usé de sa fonction politique entre 1999 et 2007 pour faire prospérer ses affaires.
"Je mets au défi toute personne, à n'importe quel moment, d'apporter une quelconque preuve de corruption contre ma personne", clame le candidat du PDP, qui n'a jamais été visé personnellement par la justice nigériane.
Aux Etats-Unis pourtant, une enquête du Sénat cite son nom dans une affaire de blanchiment d'argent. Entre 2000 et 2008, sa quatrième épouse, de nationalité américaine, aurait "aidé son mari à rapatrier plus de 40 millions de dollars de fonds suspects aux Etats-Unis via des comptes off-shore", peut-on lire dans un rapport de 2010.
Le couple est accusé également d'avoir reçu plus de 2 millions de dollars de commission pour un contrat passé avec la multinationale Siemens, qui a depuis plaidé coupable dans cette affaire.
"Je vais surprendre tout le monde en combattant la corruption mieux que jamais", a-t-il promis dans un communiqué publié en début de semaine.
La lutte contre la corruption est au coeur de cette campagne présidentielle, en amont du scrutin prévu le 16 février prochain.
Atiku Abubakar affrontera le président sortant Muhammadu Buhari, de réputation stricte et austère, qui s'était engagé en 2015 à éliminer "ce cancer" qui gangrène le premier producteur de pétrole du continent africain.
Sa lutte contre la corruption est toutefois contestée, et a été perçue davantage comme une "chasse aux sorcières" pour museler l'opposition.
Avec AFP