Le camp de M. Sonko, personnage central avec l'Etat d'un bras de fer de plus de deux ans qui a déclenché plusieurs épisodes de troubles meurtriers, bataille avec les autorités pour défendre sa candidature, obtenir sa réintégration sur les listes électorales et lui faire remettre les formulaires de recueil de parrainages indispensables à une candidature.
M. Sonko a été radié des listes électorales, ce qui l'empêche en l'état de concourir à la présidentielle. Le gouvernement a essentiellement argué de la condamnation de M. Sonko par contumace dans une affaire de moeurs en juin pour justifier sa radiation.
M. Sonko, emprisonné depuis fin juillet sous d'autres chefs d'inculpation, dont appel à l'insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l'Etat, dénonce ces affaires et les autres dans lesquelles il a été mis en cause comme des complots visant à l'écarter de la présidentielle. Il a obtenu un rare succès le 12 octobre quand un juge de Ziguinchor (sud), ville dont il est maire, a ordonné sa réintégration sur les listes.
La Direction générale des élections (DGE) relevant du ministère de l'Intérieur a cependant refusé jusqu'à présent de remettre les documents de parrainage à son mandataire. Elle a persisté dans ce refus jeudi quand le mandataire Ayib Daffé s'est présenté devant elle à Dakar, a-t-il indiqué à des journalistes à sa sortie.
La commission électorale nationale avait pourtant demandé lundi à la DGE de rétablir M. Sonko sur les listes et de lui délivrer les fichiers de parrainages. La DGE avait opposé une fin de non-recevoir dans un communiqué mardi. "Je repars les mains vides", a dit le mandataire. "Il disent qu'ils s'en tiennent à leur communiqué", a-t-il rapporté.
La DGE avait invoqué mardi le fait que M. Sonko ne figurait pas sur les listes. Elle avait aussi dit ne pas avoir compétence pour agir sur le fichier électoral. "Ce qui est évidemment faux parce que (...) la DGE est chargée de la tenue des fichiers électoraux", a dit le mandataire. En passant outre à la demande de la commission, la DGE commet "des actes très graves de rébellion", a-t-il dit.
Les avocats de M. Sonko ont demandé jeudi à la commission électorale de dessaisir la DGE et de se substituer à elle pour délivrer des fichiers de parrainages, comme le permet le code électoral, a dit le mandataire. Ils lui ont aussi demandé de saisir le Conseil constitutionnel pour accorder à M. Sonko un délai supplémentaire pour recueillir ses parrainages, a-t-il ajouté.
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