Un juge de Ziguinchor (sud) a annulé la semaine passée la radiation de M. Sonko, troisième de la présidentielle de 2019, des listes électorales qui l'empêchait d'être candidat. Ce rétablissement permettrait a priori à M. Sonko, écroué fin juillet après des mois d'épreuve de force avec le gouvernement et la justice, de concourir à la présidentielle dont il serait l'un des principaux candidats.
Mais la Direction générale des élections (DGE) "refuse depuis hier" (jeudi) de délivrer les formulaires devant servir à recueillir les parrainages nécessaires à une candidature, au motif qu'elle "ne reçoit pas aujourd'hui", a dit à l'AFP vendredi un porte-parole du parti dissous, Ousseynou Ly.
C'est "une ruse pour tirer sur les délais d'attente, le temps d'accélérer leur pourvoi, et entraver l'exécution d'une décision de justice", a dénoncé vendredi dans un message posté sur les réseaux sociaux El Malick Ndiaye, un autre proche de M. Sonko. Il a appelé l'opposition à s'unir pour exiger une "élection libre, inclusive et transparente et éviter un hold-up électoral". La DGE est restée silencieuse depuis.
M. Sonko a été déclaré coupable le 1er juin de débauche de mineure et condamné à deux ans de prison ferme. Ayant refusé de se présenter au procès qu'il dénonçait comme un complot pour l'écarter de l'élection, il a été condamné par contumace.
M. Sonko a été écroué fin juillet sous d'autres chefs d'inculpation, dont appel à l'insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l'Etat. Les autorités ont annoncé la dissolution de son parti le même jour. Les autorités mettent en cause sa responsabilité dans une série d'épisodes de contestation qui ont fait des dizaines de morts.
Candidat à la présidentielle de février 2024, M. Sonko, 49 ans, accuse le président Macky Sall, qui s'en défend, de vouloir l'écarter du scrutin par des procédures judiciaires. M. Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, a annoncé début juillet ne pas se représenter.
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