Les Français ont commencé à voter dimanche pour le premier tour d'une élection présidentielle perturbée par la guerre en Ukraine et pleine d'incertitude, avec la perspective d'un duel entre le chef de l'Etat sortant Emmanuel Macron et sa rivale d'extrême-droite Marine Le Pen, qui n'a jamais semblé aussi proche de la victoire.
Quelque 48,7 millions de Français sont appelés aux urnes pour choisir entre douze candidats, à l'issue d'une campagne marquée d'abord par la pandémie puis par la guerre en Ukraine qui a occulté une partie du débat.
Les bureaux de vote ont ouvert à 08H00 (06H00 GMT) en métropole, alors qu'une partie des Français d'outre-mer ont commencé à voter dès samedi. Les premières estimations seront connues à 20H00 (18H00 GMT) après la fermeture des derniers centres de vote. Le ministère de l'Intérieur donnera à la mi-journée les premiers chiffres concernant le taux de participation, redouté en baisse.
Les sondages
Depuis plusieurs semaines, les nombreux sondages prévoient une forte abstention et estiment que le président sortant Emmanuel Macron devrait arriver en tête, devant Marine Le Pen, comme lors de l'élection de 2017, avec le candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon en troisième position.
Les différentes études tendent à montrer que Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon sont depuis plusieurs jours dans une dynamique de progression, réduisant substantiellement l'écart avec Emmanuel Macron qui est entré tard dans la campagne.
Mais l'abstention, combinée au fait, toujours selon les sondages, qu'une part importante des électeurs n'est pas sûre de son choix, fait que les jeux semblent ouverts.
Derrière ce trio, les autres candidats paraissent décrochés, notamment celle de la droite traditionnelle Valérie Pécresse, et l'autre prétendant d'extrême-droite Eric Zemmour.
Pour le deuxième tour, les sondages donnent Emmanuel Macron vainqueur, mais avec une très courte avance sur Marine Le Pen, laissant penser qu'une victoire de la candidate de l'extrême-droite est possible, ce qui constituerait une double première sous la Ve République, avec l'arrivée d'une femme et de l'extrême droite au pouvoir.
Ce premier tour clôturera plusieurs mois d'une campagne dont certains grands enjeux, en particulier le dérèglement climatique, ont été absents. Le pouvoir d'achat, en revanche, s'est inscrit comme la principale préoccupation des électeurs, d'autant plus que la guerre en Ukraine a provoqué une inflation notable, érodant un peu plus les capacités financières de nombreux Français en situation précaire.