Le général Dunford devait s'entretenir à Ankara avec le chef d'état-major, le général Hulusi Akar, puis en fin d'après-midi avec Binali Yildirim, selon le programme du Premier ministre, plus de deux semaines après le putsch raté contre le président Recep Tayyip Erdogan mené par une faction de l'armée.
Les relations des deux partenaires clés au sein de l'Otan se sont nettement dégradées alors qu'Ankara demande à Washington d'extrader le prédicateur Fethullah Gülen que la Turquie accuse d'avoir ourdi le putsch raté et qui vit en exil en Pennsylvanie.
Les Etats-Unis ont accusé réception vendredi de documents envoyés par la Turquie en appui de sa demande d'extradition de l'ex-imam septuagénaire, qui réfute tout lien avec la tentative de soulèvement.
Des responsables turcs n'ont pas hésité à déclarer que Washington était impliqué dans le coup d'Etat manqué, des déclarations balayées d'un revers de la main comme étant "ridicules" par le Département d'Etat.
Le président Erdogan a de son côté accusé vendredi le général américain Joseph Votel, chef des forces américaines au Moyen-Orient, de "prendre le parti des putschistes".
Ce dernier avait dit "craindre l'impact" des vastes purges dans l'armée turque sur les relations entre Washington et la hiérarchie militaire turque, selon des médias américains.
Après Ankara, le général Dunford doit également se rendre sur la base turque d'Incirlik (sud), d'où sont menées les opérations de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis contre l'organisation Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak, a indiqué un responsable américain à l'AFP.
Cette base a été dans le collimateur du pouvoir turc pour avoir servi de lieu de ravitaillement des avions de combat qui ont survolé Istanbul et bombardé des bâtiments à Ankara, dont le Parlement, dans la nuit dramatique du 15 au 16 juillet.
La Turquie l'avait de facto fermée le 16 juillet en y coupant l'électricité pour une journée, suscitant l'inquiétude de ses partenaires de la coalition antijhadiste.
Avec AFP