L'Aquarius a, selon SOS Méditerranée, sauvé 9.662 migrants d'une noyade probable en un an d'opérations.
Depuis le 7 mars 2016, et son premier sauvetage d'une embarcation à la dérive en Méditerranée, le bateau de l'association a assuré "73 sauvetages et 24 transbordements", c'est à dire des prises en charge de migrants qui avaient été secourus par un autre navire. Au total, 13.991 personnes en détresse ont été recueillies sur le pont de l'Aquarius, dont 9.662 directement sauvées des flots.
"On n'a pas d'autres choix que de sauver ces gens" à la dérive au milieu de la Méditerranée, "on pare à l'urgence humanitaire", a expliqué la co-fondatrice de l'association Sophie Beau, lors d'une conférence de presse à Marseille (sud-est de la France).
Comme tous les migrants secourus en mer par des bateaux commerciaux ou militaires, ces hommes (8 sur 10) et ces femmes sont ensuite pris en charge en Italie. Un quart sont des enfants ou adolescents mineurs, 8 fois sur 10 non accompagnés.
SOS Méditerranée, qui souhaite alerter sur les violations des droits humains en Libye, va publier prochainement un recueil de témoignages de migrants qui ont été secourus et racontent le trafic d'êtres humains, les humiliations, mauvais traitements et viols dont ils ont été victimes. "La loi des armes, la violence, la barbarie: toutes les personnes (qui sont passées en Libye) racontent ça", a ajouté Mme Beau, qui veut prévenir toute tentation des pays européens de passer un accord de renvoi des migrants dans ce pays "livré au chaos".
L'association, une initiative de citoyens européens destinée à sauver le plus de vies possible en mer, a lancé un nouvel appel aux dons: chaque journée de mer coûte 11.000 euros. Indépendante des États et de l'UE, SOS Méditerranée, qui travaille avec les équipes de Médecins sans Frontières, a été financée l'an dernier à 71% en France par des dons de particuliers, le reste venant principalement d'entreprises et de fondations.