A Goma, chef-lieu du Nord-Kivu et dans d’autres coins de la province, seul un petit groupe parmi les réfugiés rwandais et burundais a réussi à s’intégrer à travers de petits métiers, telle que la coiffure pour les femmes, la menuiserie, la soudure et l’ajustage pour les hommes et, souvent, avec beaucoup de difficultés.
Bachire, la trentaine, venu du Burundi, a fui la crise politique dans son pays. Il a déjà appris à faire l’ajustage et la soudure, mais n’envisage pas de rentrer dans sa terre natale. Il se plait de la vie qu’il mène en RDC.
Cela n’est pas le cas pour beaucoup d’autres réfugiés. Leur intégration est difficile. Ils n’ont pas encore reçu leur statut de réfugié. La procédure tire en longueur.
Un jeune infirmier burundais que nous avons trouvé sur le terrain et à qui nous attribuons le pseudonyme de Nyonzima, affirme craindre encore pour sa sécurité au Burundi.
Il est arrivé à Goma comme des centaines d’autres réfugiés dès le début de la crise dans leur pays.
Malgré ces difficultés des réfugiés, le gouvernement provincial du Nord-Kivu souhaite, lui, voir le processus de rapatriement volontaire des réfugiés s’accélérer.
La province demande même une évaluation de la clause de cessation de statut de réfugié que Kigali met souvent en avant pour justifier le maintien des réfugiés dans l’est de la RDC.
Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), qui demande plus de moyens à ses donateurs, précise à l’opposé que le processus de rapatriement volontaire doit se poursuivre pour tous les réfugiés se trouvant encore sur le sol congolais.
Raphaella Pascarella, chef de bureau du HCR pour les deux provinces de l’est du Pays, insiste que le rapatriement ne peut se faire qu’à titre volontaire.
Hormis les réfugiés, la seule province du Nord-Kivu compte actuellement 41 sites de déplacés internes ayant fuient les multiples conflits dans les milieux ruraux.
Dans ces sites, près de 155.000 personnes vivent une situation de misère loin de leurs champs et activités quotidiennes. Certains d’elles vivent dans des familles d’accueil.
Reportage de Charly Kasereka à Goma pour VOA Afrique