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Présidentielle américaine : Jour J


Hillary Clinton et Donald Trump, le 7 novembre 2016.
Hillary Clinton et Donald Trump, le 7 novembre 2016.

Hillary Clinton et Donald Trump finissent comme ils avaient commencé, à l'opposé. Les électeurs américains font leur choix ce mardi 8 novembre 2016. Les candidats démocrate et républicain à la présidence  ont offert lundi deux visions opposées de l'avenir, lors de la dernière journée de leur campagne présidentielle dont les excès et la violence ont stupéfié bien au delà des frontières américaines.

Les sondages sont serrés, même s'ils donnent l'avantage à la candidate démocrate qui espère devenir mardi la première femme présidente des Etats-Unis. Une victoire du républicain populiste, qui serait un séisme politique dans la première puissance mondiale, ne pouvait pas complètement être exclue. Mais la carte électorale est nettement plus favorable aux démocrates.

Un concert en plein air de Bruce Springsteen a réuni quelque 40.000 personnes en soirée dans la ville historique de Philadelphie, pour Mme Clinton.

Le président Barack Obama, Michelle Obama, l'ancien président Bill Clinton et sa fille Chelsea étaient là pour chanter ses louanges.

"Je parie que vous allez rejeter la peur et choisir l'espoir", a déclaré le président Obama, saluant en Hillary Clinton la candidate la plus expérimentée à s'être jamais présentée à la présidence, et dénonçant l'incompétence de son adversaire.

Mme Clinton a insisté sur la nécessité de rassembler. "Nous devons combler les divisions", a-t-elle déclaré. "Je regrette profondément le ton violent qu'a pris la campagne", a-t-elle aussi ajouté.

Elle s'est dite persuadée que le meilleur restait à venir pour les Etats-Unis, "si nous choisissons une Amérique au grand coeur, qui inclut tout le monde".

Lady Gaga était aussi attendue dans son tout dernier meeting à minuit en Caroline du Nord.

"Je veux être la présidente de tous les Américains, démocrates, républicains, indépendants", avait insisté plus tôt dans la journée Mme Clinton dans un meeting sur un campus du Michigan.

"Nous devons placer le pays devant le parti quand il s'agit de cette élection", a-t-elle ajouté, semblant montrer qu'elle serait prête à travailler avec les républicains si elle est élue.

- choix clair -

"Le choix ne pourrait pas être plus clair", a insisté Mme Clinton, 69 ans, qui a traité son adversaire républicain de "danger public", incapable selon elle de diriger le pays. "C'est le choix entre la division et l'unité de notre pays".

Donald Trump, 70 ans, avait cinq meetings prévus dans autant d'Etats. Il a commencé en Floride, s'est ensuite rendu en Caroline du Nord, en Pennsylvanie, New Hampshire et devait finir dans le Michigan, pour un dernier meeting vers 23H00, dans son cas sans célébrités ni paillettes.

"Mon contrat avec l'électeur américain commence par un plan pour mettre fin à la corruption du gouvernement et reprendre notre pays aux groupes de pression", a-t-il déclaré à Raleigh (Caroline du Nord). "Je ne suis pas un politicien, je peux le dire fièrement", a ajouté le milliardaire, ancien animateur star de l'émission de télé-réalité à succès "The Apprentice".

"Mon seul groupe de pression, c'est vous".

"Il est temps de rejeter les médias et l'élite politique qui (ont) saigné à blanc notre pays (...) Les années de trahison vont se terminer", a-t-il promis, anticipant mardi une journée "historique. Ce sera un Brexit puissance trois".

Pour son meeting dans le New Hampshire, il était entouré de ses quatre enfants adultes et de leurs trois conjoints, et de son colistier Mike Pence.

Après des semaines d'attaques féroces des deux côtés, les deux candidats ont multiplié les appels à aller voter, soucieux de grappiller la moindre voix qui pourrait faire basculer à leur profit les Etats-clés où se jouera mardi l'élection.

Ils sont au coude-à-coude dans plusieurs de ces Etats, dont le New Hampshire, la Caroline du Nord et la Floride, ce qui laisse augurer d'une longue nuit électorale. La Floride peut à elle seule décider de la présidentielle si Donald Trump la perd.

Au niveau national, Mme Clinton a 3,2 points d'avance, à 45,4% contre 42,2%, selon la moyenne des derniers sondages établis par RealClearPolitics.

L'ancienne secrétaire d'Etat, ancienne sénatrice de New York et ancienne Première dame, a pour elle une longue expérience. Elle a les relations, l'argent, le soutien de son parti. Mais beaucoup d'Américains ne l'aiment pas, doutant de son honnêteté.

Et la bataille a été plus difficile que prévu face au magnat de l'immobilier populiste, sans expérience politique, grand pourfendeur de l'establishment et d'un système selon lui truqué. Il a su capitaliser sur le malaise d'une partie de l'électorat se sentant laissé pour compte.

M. Trump, forte personnalité que personne n'avait au départ pris au sérieux, a vogué de crise en crise mais s'en est toujours sorti. . Il a (...) insulté les femmes, les Mexicains, les Noirs, les musulmans, et attaqué son adversaire sans relâche.

Bonne nouvelle pour Mme Clinton, la participation des Hispaniques, qui n'ont jamais pardonné à M. Trump ses propos sur les Mexicains violeurs, est apparemment en forte hausse en Caroline du Nord et en Floride, où les électeurs pouvaient voter de manière anticipée. Cela pourrait compenser une certaine apathie des électeurs noirs, qui semblent moins motivés que pour Barack Obama en 2012.

Quelque 42 millions d'Américains ont déjà voté grâce au vote anticipé.

Avec AFP

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