Cette journée d'élection présidentielle au Burkina Faso constitue une "victoire" pour son régime de transition, son peuple et sa jeunesse, a affirmé dimanche à Ouagadougou le président de transition burkinabè Michel Kafando.
"C'est une victoire pour la Transition qui avait mis un point d'honneur à organiser ces élections dans le cadre d'une année. Nous avons eu ce que vous savez, les secousses, des événements, et malgré tout nous restons dans le cadre de 2015", a-t-il déclaré à la presse après avoir voté au lycée Bambata au centre de la capitale.
Initialement prévues le 11 octobre, ces élections présidentielles et législatives, avaient été reportées en raison du coup d'Etat manqué du 17 septembre, mené par un ancien bras droit de l'ex-président Compaoré, le général Gilbert Diendéré, arrêté depuis.
Ce scrutin doit clore la transition ouverte après l'insurrection populaire de 2014 qui a chassé Blaise Compaoré, resté 27 ans au pouvoir.
"C'est une victoire aussi pour le peuple burkinabè", a ajouté M. Kafando soulignant que ce scrutin était le premier "pleinement démocratique, transparent, clair" depuis 1978 dans ce pays marqué par de nombreux coups d'Etat et "après une éclipse de 27 ans" de pouvoir de Compaoré.
"C'est un jour capital, une victoire pour la jeunesse du Burkina car si nous sommes à cette étape, c'est parce que cette jeunesse s'est exprimée (lors de journées d'insurrection d'octobre 2014 qui ont mis fin au régime Compaoré) et a exprimé sa volonté d'un changement, d'une application de la démocratie et de la liberté".
"Les jeunes doivent sortir pour voter. Ils doivent choisir leur véritables leaders (...) Choisissez maintenant! Si vous le faites, vous verrez que vos choix porteront et que ces élections amorceront une ère de liberté, de démocratie et de compréhension", a-t-il précisé.
Il a aussi appelé les candidats "au fair-play" quant à l'annonce des résultats: "Sans violence (...) si nous avons des problèmes allons vers le Conseil constitutionnel".
Le président Kafando, 73 ans, qui a conduit la Transition et n'avait donc pas le droit de briguer un poste, a ensuite plaisanté sur son avenir: "Après les élections, si vous venez à mon village, je vous dirais ce que je vois comme avenir pour l'ancien président que je suis. Cultiver mon jardin? Pourquoi pas?".