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Présidentielle centrafricaine : deux tiers des candidats exigent "l'arrêt" d'une "mascarade électorale"


Des électeurs font la queue, attendant de voter, à Bangui, Centrafrique, 30 décembre 2015
Des électeurs font la queue, attendant de voter, à Bangui, Centrafrique, 30 décembre 2015

Une vingtaine de candidats du premier tour de la présidentielle en Centrafrique ont publié une déclaration commune dans laquelle ils dénoncent les irrégularités constatées lors les opérations électorales du 30 décembre et exigent "l'arrêt des opérations électorales… au profit d'un processus concerté".

Les signataires du document font état de nombreuses irrégularités après la publication des premiers résultats partiels du scrutin du 30 décembre, refusent "d'être complices de cette mascarade électorale.

Ils invitent en outre "tous les acteurs impliqués à se mettre autour de la table pour définir les modalités pour la ‘sauvegarde de la nation’".

Le texte affirme que les opérations électorales du 30 décembre "ont révélé de graves irrégularités et intimidations dans le déroulement du scrutin, et des manipulations de nature à remettre fondamentalement en cause la sincérité, la transparence et la crédibilité du scrutin", sans toutefois préciser lesquelles.

Une vingtaine de candidats - sur un total de 30 - ont déjà signé ce texte, notamment Karim Meckassoua, présenté comme un des poids lourds de l'élection, et un ancien fils de président, Sylvain Patassé.

En revanche, les candidats pour l'instant en tête de la course à la présidentielle après la publication dimanche de résultats encore très partiels - notamment Faustin Archange Touadéra et Anicet Georges Dologuélé - ne figurent pas parmi les signataires.

Le président du groupe de réflexion washingtonien Central African Committee Council, Eugène Pehoua-Pellema, a dit à VOA Afrique être de ceux qui estimaient que les conditions n’étaient pas réunies pour le scrutin du 30 décembre 2015, mais que les candidats auraient dû s’opposer à sa tenue avant le premier tour.

Eugène Pehoua-Pellema, président de Central African Committee Council, au micro de Nathalie Barge
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D'après des résultats portant sur environ un quart des électeurs inscrits, Faustin Archange Touadéra a recueilli 120.838 voix, largement devant l'un des favoris, Anicet Georges Dologuélé (68.547 voix), et Désiré Kolingba, fils d'un ancien président (39.952 voix).

Faustin Archange Touadéra est un ancien Premier ministre (2008-2013) de l'ex-président François Bozizé renversé en 2013.

Anicet Georges Dologuélé est lui un ancien Premier ministre du président Ange-Félix Patassé, au pouvoir de 1993 à 2003, avant d'être renversé par Bozizé. Il a reçu le soutien officiel du parti de Bozizé.

Près de deux millions d'électeurs centrafricains étaient appelés aux urnes mercredi pour élire un nouveau président et leurs représentants à l'Assemblée nationale. Ces scrutins sont censés sortir le pays de trois années de violences intercommunautaires qui ont ravagé le pays.

Le vote, qui s'est déroulé sans incident majeur, avait été qualifié de "succès" par la communauté internationale qui a salué l'absence de violences.

Les résultats définitifs seront rendus publics dans les prochains jours. Un probable second tour est prévu le 31 janvier.

La Centrafrique, un des pays les plus pauvres au monde, est plongée dans le chaos depuis le renversement du président François Bozizé en mars 2013 par l'ex-rébellion Séléka, elle-même finalement chassée du pouvoir par une intervention internationale menée par la France dans son ancienne colonie début 2014.

Avec AFP

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