Si la plus haute juridiction du pays confirme la condamnation prononcée le 30 août par la cour d'appel de Dakar, la rendant définitive, Khalifa Sall verra ses chances de se présenter à la présidentielle du 24 février réduites à néant.
M. Sall, en détention depuis mars 2017, semble toutefois encore croire en ses chances puisqu'il a déposé mardi la caution de 30 millions de francs CFA exigée des candidats à la présidentielle, selon son service de communication.
Le dépôt des candidatures pour la présidentielle a débuté mardi et se durera jusqu'au 26 décembre, a annoncé le Conseil constitutionnel sur son site internet. Elu maire de Dakar en 2009 et réélu en 2014, Khalifa Sall affirme que les poursuites judiciaires à son encontre sont de nature politique et visent à l'empêcher de se présenter à la présidentielle, ce que démentent les responsables de la majorité.
Au lendemain de sa condamnation en appel à cinq ans de prison pour escroquerie sur les deniers publics, le président Macky Sall l'avait révoqué de ses fonctions de maire, où il a été remplacé fin septembre par une de ses fidèles, Soham El Wardini.
Khalifa Sall, élu député en juillet 2017, alors qu'il était en détention provisoire, est considéré comme l'un des rares adversaires à pouvoir menacer dans les urnes Macky Sall, avec qui il n'a pas de lien de parenté.
Un autre adversaire de taille connait lui aussi des difficultés. Karim Wade, fils du président Abdoulaye Wade (2000-2012), a été investi par le Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition).
Mais il a été radié des listes électorales après sa condamnation en 2015 à six ans de prison pour enrichissement illicite par la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI), dont les décisions ne peuvent faire l'objet d'un appel.