"Je m'engage (...) à exercer ma fonction en toute indépendance et toute impartialité (...) et à garder secret les délibérations et votes même après la cessation de mes fonctions", ont juré chacun d'eux au Conseil constitutionnel à Abidjan.
Le doyen d'âge des nouveaux membres va désormais fixer une date pour réunir la Commission et élire son président.
Aucun membre du principal parti d'opposition, le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), qui conteste la nouvelle CEI, ne figure dans le quota de l'opposition. La coalition "Ensemble pour la démocratie et la souveraineté" (EDS) qui comprend le Front populaire ivoirien (FPI) de l'ex-président Laurent Gbagbo, dénonce de son côté une commission "taillée sur mesure" avec "11 membres" favorables au pouvoir selon eux.
L'opposition accuse notamment quatre représentants de la société civile et une des trois représentantes de l'opposition, l'ancienne ministre Henriette Lagou, d'être favorables au camp du président Alassane Ouattara.
Mme Lagou s'est défendue de ces accusations.
"Je suis de l'opposition parce que j'ai un parti politique. Je suis indépendante, mon parti est indépendant", a-t-elle dit à l'AFP. "Qu'on arrête de taxer, d'indexer, de juger sans savoir (..) ça n'apporte pas la paix. Je suis sereine, je travaillerai de façon impartiale. Nous venons de prêter serment, nous travaillerons pour la Côte d'Ivoire (...) pour des élections paisibles et transparentes", a-t-elle ajouté.
La crédibilité de la CEI est jugée cruciale en vue de la présidentielle de 2020 qui s'annonce tendue, dix ans après la crise post-électorale ivoirienne, qui s'était soldée par plus de 3.000 morts après le refus du président Gbagbo d'admettre sa défaite face à l'actuel chef d'Etat, M. Ouattara.
La nouvelle CEI, adoptée fin juillet, comprend 15 membres, contre 17 auparavant: un représentant du président de la République, un du ministre de l'Intérieur, six de la société civile, six des partis politiques - équitablement répartis entre le pouvoir et l'opposition - et un représentant du Conseil supérieur de la magistrature
A noter: Youssouf Bakayoko, le président de la précédente CEI qui symbolisait l'élection controversée de 2010-2011, n'a pas été reconduit alors qu'il avait présidé la présidentielle de 2015 ou le referendum constitutionnel de 2016.
En réponse aux critiques de l'opposition, un membre de la CEI, Traoré Effo, proposé par la majorité présidentielle, a estimé que "la politique de la chaise vide ne marche pas. Il faut des gens pour animer des institutions".
"Le fait que nous prêtions serment fait de nous un citoyen neutre et indépendant". "C'est une nouvelle ère qui s'ouvre. Nous avons vécu un passé assez douloureux, nous ne voulons plus revoir ce genre de situation", a-t-il conclu.