Ce débat doit être consacré aux questions de politique étrangère, et le milliardaire Donald Trump, favori de l’heure, s’attend à être la cible de ses 10 principaux rivaux. On s’attend à des questions sur la lutte contre le groupe Etat islamique ; la politique du président Barack Obama envers la Syrie ; l’accord sur le nucléaire iranien conclu récemment par les Etats-Unis et leurs partenaires internationaux du P5+1. A l’instar des républicains à la Chambre des représentants et au Sénat, aucun des candidats républicains ne s’est prononcé pour cet accord. Il y a aussi la Chine, particulièrement dans le domaine commercial.
Il faut dire qu’en politique étrangère, le favori est plutôt vague sur ce qu’il compte faire spécifiquement. Récemment, il s’est fait avoir par un animateur qui lui posait une question sur le patron des Gardiens de la révolution iraniens, lui occasionnant une grosse confusion entre le nom officiel de ces gardiens et les Kurdes.
En tout état de cause, M. Trump aime à dire que l’Amérique se fait « battre partout » dans le monde, qu’elle manque de « fermeté » face à ses adversaires, et qu’il va restaurer sa grandeur. Il aime à dire en battant campagne: “Nous aurons tellement de victoires qu’à un moment ça va vous sortir par les oreilles”.
Parlant du mur qu’il veut construire à la frontière-sud des Etats-Unis et faire payer par le Mexique, M. Trump, qui a des positions très à droite sur l’immigration clandestine, a déclaré lundi à Dallas, une ville du Texas où vit une importante population hispanique :"Nous devons construire ce mur. Et un mur, ça marche. Tout ce que vous avez à faire, c’est aller en Israël et dire: ‘Comment ça marche, votre mur ?’ Ça marche les murs ».
Pour ses adversaires, ce genre de déclarations montre que M. Trump ne connait pas ses dossiers. Ils vont, donc, s’évertuer à le démontrer lors de ce débat, espérant ainsi améliorer leurs scores dans les sondages, en s’en prenant agressivement à l’ancienne vedette de la télévision américaine connue pour sa grandiloquence et l’autopromotion. Sans parler de ses attaques ad hominem contre ses adversaires, dont l’ex-favori Jeb Bush, ancien gouverneur de la Floride, fils et frère de 2 ex-présidents des Etats-Unis.
Outre M. Bush, Donald Trump fera face à 2 sénateurs, Marco Rubio et Ted Cruz; 3 gouverneurs, Scott Walker, Chris Christie et John Kasich; un ex-gouverneur, Mike Huckabee de l’Arkansas; et 2 novices, l’ancien neurochirurgien, Ben Carson ; et l’ex-patronne de Hewlett-Packard, la seule femme du groupe.
La candidate démocrate Hillary Clinton, ancienne secrétaire d’Etat américaine, n’a pas attendu pour ridiculiser les déclarations de M. Trump : "Oh, écoutez, je n’ai pas besoin de vous dire quoi que ce soit. Quand je serai là-bas (c’est-à-dire à la Maison Blanche), ce sera la paix partout. La prospérité tombera sur vous tous. Nous aurons une nouvelle ère”, a déclaré Mme Clinton en résumant les promesses du milliardaire américain.
Mais il semble, à ce stade, que le style de M. Trump l’emporte sur la substance, face à un apparent ras-le bol des électeurs avec les politiciens professionnels.