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La principale coalition de l'opposition boycotte les "consultations" du gouvernement au Togo


Des centaines de manifestants sont dans les rues de Lomé, au Togo, le 4 octobre 2017. (VOA/Kayi Lawson)
Des centaines de manifestants sont dans les rues de Lomé, au Togo, le 4 octobre 2017. (VOA/Kayi Lawson)

La coalition de l'opposition togolaise qui manifeste depuis plus de trois mois contre le président Faure Gnassingbé a boycotté mardi les "consultations" entamées par le gouvernement en vue d'un dialogue, dénonçant une "manoeuvre de diversion".

Aucune date n'a encore été fixée pour la tenue de ce dialogue réclamée par la communauté internationale pour sortir de la crise actuelle. La principale coalition d'opposition - dont seuls 5 partis sur 14 ont été conviés à la table du gouvernement - a décidé de boycotter ces discussions qui se déroulent à huis clos à la Primature.

"C'est une manoeuvre de diversion. Au sein de la coalition, nous sommes très vigilants, nous nous sommes concertés sur une réponse commune. Le gouvernement est disqualifié pour mener des consultations", a déclaré à l'AFP Brigitte Adjamagbo-Johnson, coordonnatrice de la coalition de l'opposition.

Le président de l'opposition Jean-Pierre Fabre, et la secrétaire-générale Brigitte Adjamagbo Johnson à Cotonou, le 25 août 2017.
Le président de l'opposition Jean-Pierre Fabre, et la secrétaire-générale Brigitte Adjamagbo Johnson à Cotonou, le 25 août 2017.

"Ceux qui doivent nous appeler pour des consultations, ce sont les médiateurs. Le régime est l'un des protagonistes de la crise et pour la régler, les médiateurs ont offert de réunir autour d'une table les deux protagonistes que nous sommes", a ajouté Mme Adjamagbo-Johnson, en référence aux médiations menées ces dernières semaines par les présidents ghanéen Nana Akufo-Addo et guinéen Alpha Condé.

"La crise actuelle est une crise profonde. Il faut que le régime en prenne toute la mesure".

Des délégations de l'Union des forces de changement (UFC) de l'ex-opposant historique Gilchrist Olympio - qui participe au gouvernement depuis 2010 - et de l'Union pour la République (UNIR, au pouvoir) ont déjà été reçues mardi par le gouvernement.

D'autres partis d'opposition n'appartenant pas à la coalition seront également consultés, ainsi que d'anciens Premiers ministres, selon une source proche de la Primature.

Ces consultations visent à recueillir leurs "suggestions" sur le "format et les modalités" du prochain dialogue, avait indiqué la semaine dernière le ministre de la fonction publique Gilbert Bawara.

La coalition de l'opposition organise des marches quasi hebdomadaires qui rassemblent des milliers, voire des dizaines de milliers de manifestants depuis début septembre, demandant la démission du président Faure Gnassingbé, à la tête du Togo depuis 2005. Il a succédé à son père, le général GnassingbéEyadéma, qui a dirigé sans partage le pays pendant 38 ans.

De nouvelles manifestations sont prévues mercredi, jeudi et samedi dans tout le pays.

La coallition réclame des "mesures d'apaisement" en amont du dialogue: libération des personnes détenues, levée de "l'Etat de siège" et de l'interdiction de manifester dans les villes.

Le gouvernement a promis d'organiser un référendum pour faire adopter une réforme prévoyant notamment une limitation des mandats présidentiels, mais la mesure prévue n'étant pas rétroactive, elle permettrait à M. Gnassingbé de se présenter aux scrutins de 2020 et de 2025.

Avec AFP

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