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Procès de la "tentative de coup d'Etat" en RDC : des avocats dénoncent des "tortures"


L'Américain Taylor Thomson (deuxième à gauche) assis parmi d'autres accusés de la tentative de coup d'État du 19 mai, lors de la séance d'ouverture du procès à la prison de Ndolo, à Kinshasa, le 7 juin 2024.
L'Américain Taylor Thomson (deuxième à gauche) assis parmi d'autres accusés de la tentative de coup d'État du 19 mai, lors de la séance d'ouverture du procès à la prison de Ndolo, à Kinshasa, le 7 juin 2024.

Les avocats d'un des trois ressortissants américains poursuivis en République démocratique du Congo pour "tentative de coup d'Etat" ont dénoncé mardi, lors de la troisième audience de leur procès, des "tortures" sur leur client lors de son arrestation.

L'un d'entre eux, Me Karl Kwatangholo a indiqué devant le tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Gombe, que Taylor Christian Thomson, un Américain âgé de 21 ans, a "subi des tortures" lors de l'intervention des forces de sécurité congolaises le 19 mai dernier.

Il a expliqué que M. Thomson a été "molesté et (que) les photos de sa nudité (tournées par des militaires congolais) ont paru dans les réseaux sociaux", où elles sont devenues virales.

Dans la cour de la prison militaire de Ndolo, où le procès a débuté le 7 juin, la défense de Taylor Christian Thomson a également demandé l'annulation des procès verbaux d'audition versés au dossier, arguant du fait que leur client a été interrogé en français, sans interprète, alors qu'il est anglophone. Selon leurs avocats, les deux autres prévenus de nationalité américaine, Marcel Malanga, 21 ans et Benjamin Reuben Zalman-Polun, 36 ans, ont été interrogés dans les mêmes circonstances.

Ouverture du procès sur la « tentative de coup d’état » du 19 mai en RDC : l’analyse de l’avocat Timothée Mbuya
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L'ensemble des avocats qui défendent les 51 prévenus (dont quatre femmes) poursuivis dans cette affaire ont appelé à "l'annulation de tous les procès verbaux" élaborés lors de l'instruction pré-juridictionnelle, notamment par les services du renseignement militaire. Ils ont également demandé au tribunal militaire de se déclarer incompétent car tous les prévenus sont des civils.

Ces derniers sont poursuivis pour "terrorisme", "attentat", "détention illégale d'armes et munitions de guerre", "tentative d'assassinat", "association de malfaiteurs", "meurtres", "financement du terrorisme". Des faits qui sont "passibles de la peine de mort", selon le tribunal. Parmi eux figurent également un Belge, un Canadien et un Britannique, tous des Congolais naturalisés.

Le 19 mai, la RDC avait connu ce que l'armée a qualifié de "tentative de coup d’État", lorsque plusieurs dizaines d'hommes ont attaqué le domicile du ministre sortant de l'Économie Vital Kamerhe, devenu depuis président de l'Assemblée nationale, avant d'investir le palais de la Nation, bâtiment historique abritant des bureaux du président Félix Tshisekedi. Deux policiers commis à la garde de M. Kamerhe avaient été tués.

L'aventure des assaillants avait tourné court dans la matinée avec l'intervention de troupes d'élite de l'armée congolaise qui ont filmé certaines parties de l'opération.

Ces vidéos montrent les présumés "putschistes" être frappés et bousculés par des soldats de la Garde républicaine. On y voit également Taylor Christian Thomson intégralement dénudé, allongé au fond d'une barque et entouré de militaires.

Dans une autre séquence tournée au même endroit, ces mêmes militaires ouvrent le feu sur un assaillant qui tente de s'enfuir à la nage par le fleuve Congo.

L’organisation Human Rights Watch (HRW) s’est par la suite inquiétée d'"exécutions sommaires présumées", commises par des soldats congolais au cours de l'opération. Les répliques du ministère public sont attendues dans la journée.

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