Le procureur de la Cour d'appel de Dakar, Lansana Diabé, a requis lundi la confirmation de la peine prononcée en mars en première instance, soit cinq ans de prison et une amende de 7.622 euros à l'encontre de Khalifa Sall, selon un avocat de la défense et une source proche du parquet.
Tant que tous ses recours - devant la Cour d'appel et éventuellement la Cour suprême - ne sont pas épuisés, le maire de Dakar, 62 ans, reste éligible et peut espérer défier dans les urnes le président sortant Macky Sall en 2019, selon des juristes.
Le Parti socialiste (PS), formation membre de la coalition au pouvoir dont Khalifa Sall a été exclu fin 2017 pour "indiscipline", a annoncé pendant le week-end son soutien à Macky Sall, élu en 2012, à la présidentielle de février 2019.
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Khalifa Sall, en détention depuis mars 2017, a été condamné en première instance pour "escroquerie portant sur des fonds publics" et "faux en écriture", pour le détournement d'environ 2,5 millions d'euros prélevés entre 2011 et 2015 sur les caisses de la Ville de Dakar.
La Cour d'appel de Dakar, qui le juge depuis le 9 juillet, a fixé lundi la date du verdict au 30 août.
L'audience de lundi s'est tenue sans le maire de Dakar et sa défense, qui ont boudé le procès depuis le 25 juillet pour protester contre "la violation de (leurs) droits". Ils reprochent à la justice sénégalaise de ne pas appliquer un arrêt rendu le 29 juin par une Cour de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao).
Cette juridiction a considéré que les droits du maire de Dakar, notamment à la présomption d'innocence et à un procès équitable, "ont été violés" et jugé "arbitraire" sa détention entre la validation en août 2017 de son élection comme député, et la levée de son immunité parlementaire en novembre.
Selon la défense, cet arrêt aurait dû s'imposer à la justice sénégalaise et annuler la condamnation. Elle avait présenté, sur la base de cette décision, une demande de "libération" de M. Sall, rejetée par le tribunal.
Le maire de Dakar avait annoncé le 26 juillet dans une déclaration écrite sa candidature au scrutin présidentiel.
Khalifa Sall, jugé avec sept de ses collaborateurs, affirme que les poursuites judiciaires à son encontre visent à l'empêcher de se présenter contre Macky Sal, ce que démentent les responsables de la majorité.
Avec AFP