La justice militaire a délocalisé les audiences du procès de Frédéric Masudi Alimasi, alias Koko-di-Koko, et de ses cinq coaccusés, vers Kitutu, un village du territoire enclavé de Mwenga, situé à environ 200 km à l'ouest de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu.
Ils sont poursuivis pour crimes contre l'humanité, par emprisonnement, viol, torture, disparition forcée, meurtre, réduction en esclavage, ainsi que participation à un mouvement insurrectionnel, selon l'acte d'accusation.
L'audience de mercredi a été consacrée à l'audition de Koko-di-Koko et d'un de ses coaccusés, Samitamba. Cet homme était la troisième personnalité du mouvement au moment des faits, selon John Achiza, un porte-parole de la Fondation Panzi, une des parties civiles. Des dizaines de victimes ont assisté à cette audience. La majorité de ceux qui ont témoigné ont affirmé avoir reconnu Koko-di-Koko, a-t-il dit au téléphone.
Dans la nuit du 8 au 9 février 2018, Masudi Alimasi et ses miliciens du groupe armé Raïa Mutomboki sont accusés d'avoir effectué une incursion dans le village de Kabikokole, dans le Sud-Kivu. Ils ont "pris en otage plus d'une centaine de femmes (...) pour les violer l'une après l'autre", selon la Fondation Panzi, qui figure parmi les parties civiles.
En avril 2018, la même milice avait été accusée d'avoir commis des exactions similaires dans six autres villages dont Kitutu, selon l'accusation et les avocats des parties civiles. Lors de l'audition, le chef rebelle a reconnu s'être rendu dans le village de Kabikokole en février 2018. Il affirme que lors de ce passage ses hommes "ont pillé quelques effets des villageois", a déclaré le porte-parole.