C’est donc un vent de changement qui souffle sur les Nations Unies. L’ex-premier ministre du Portugal António Guterres, élu à l’unanimité au poste de secrétaire général de l’ONU en octobre dernier, a prêté serment ce lundi.
L’ancien haut-commissaire aux Réfugiés remplace officiellement le 1 janvier le Sud-coréen Ban Ki-moon à la tête de l’organisation.
L’heure est donc au bilan mais aussi de voir ce que l’avenir réserve au nouveau patron onusien. Pour faire le point, Jacques Aristide s’est entretenu avec Jean-Victor Nkolo, du Bureau du Conseiller spécial de l’ONU sur l’Afrique.
"Lors de sa prestation pour un second mandat, on ne savait pas alors que [le secrétaire général Ban Ki-moon] ferait face à une situation internationale absolument difficile et que cela allait être un défi énorme, notamment sur la question du Soudan du Sud", a confié à VOA Afrique M. Nkolo.
"[M. Guterres] est un très grand homme politique. Il fait preuve d’une grande finesse et a beaucoup de compétences. M. Guteress pourra avoir recours à son sens diplomatique pour influer sur les décisions que prendront des organes comme le Conseil de sécurité quand il s’agit de paix et de sécurité internationale", a encore dit M. Nkolo.
-Recommandations-
"Il est temps pour l'ONU de reconnaître ses insuffisances et de réformer la manière dont elle fonctionne", a déclaré Antonio Guterres, en recommandant des réformes dans trois domaines (maintien de la paix, aide au développement durable et gestion)
Face aux multiples conflits comme la guerre en Syrie, "il nous faut davantage de médiation, d'arbitrage et de diplomatie préventive", a-t-il affirmé devant l'Assemblée générale de l'ONU, en se disant "prêt à s'engager personnellement" si nécessaire.
Constatant que les Casques bleus étaient désormais souvent chargés "de maintenir une paix qui n'existe pas", l'ancien Premier ministre socialiste portugais a recommandé "une réforme globale de la stratégie et des opérations de l'ONU" en faveur de la paix et de la sécurité.
Dans un discours-programme où il a alterné français, anglais et espagnol, il a aussi souhaité une "meilleure coordination" entre les nombreuses instances de l'ONU chargées de la lutte contre le terrorisme.
L'ONU doit compter "davantage sur les personnes et moins sur la bureaucratie", a-t-il lancé aux 193 pays membres réunis dans un hémicycle comble et qui l'ont longuement applaudi.
Pour l'ancien Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, l'ONU doit devenir plus "agile et efficace". Il a déploré qu'il "faille neuf mois pour déployer quelqu'un sur le terrain".
M. Guterres, qui prendra ses fonctions au 1er janvier pour succéder à Ban Ki-moon, a aussi souligné la nécessité de "mieux communiquer" sur le travail de l'ONU, ainsi que d'accroître la place des femmes et de promouvoir les jeunes au sein de l'institution.
Avec AFP