À l'origine, l'idée était bonne : exiger de chaque jeune diplômé(e) qu'il ou elle effectue une année de service d'utilité publique à titre bénévole sur le terrain avant de pouvoir obtenir un emploi formel. Mais au fil des ans, le National Youth Service Corps (Service national de la jeunesse, en abrégé NYSC) a suscité la controverse.
Le NYSC est un programme mis en place par le gouvernement fédéral nigérian en 1973 sous le régime militaire du général Yakubu Gowon pour, selon les autorités, réconcilier et reconstruire le pays après la guerre civile en impliquant les diplômés dans la construction de la nation et le développement du pays.
Dans le cadre du programme, qui dure un an, les étudiants en fin de cycle sont affectés dans des États autres que leur État d'origine où ils sont censés vivre avec des personnes de différents groupes ethniques et de milieux sociaux différents. Objectif: apprendre la culture des populations locales dans les endroits où ils sont postés.
Mais depuis quelque temps, le NYSC fait l'objet d'une controverse. Un député qui estime que le programme doit être supprimé a introduit un projet de loi pour y mettre fin.
"Ces jeunes gens attendent entre deux à trois ans. Lorsque vous terminez vos études et après avoir passé un an de service national vous êtes déjà âgés de plus de 25 ou 30 ans. Et vous n’avez aucune base. Or à l'heure actuelle on n'emploie personne au delà d’un certain âge. Il y a donc des problèmes avec ce programme", explique le député Awaji Abiante.
Mais la tentative de mettre fin au NYSC fait face à une farouche opposition.
"Ce n’est pas le moment de supprimer le service des jeunes étudiants, particulièrement en cette période où les gens réclament la division ou la restructuration de notre pays", estime Ikpa Isaac, secrétaire général du Centre pour la justice sociale.
Le gouvernement fédéral soutient que le programme reste l'un des plus grands outils de développement pour les jeunes Nigérians.
"J’ai découvert que les Nigérians ont beaucoup bénéficié de nos activités", souligne le général de brigade Shuaibu Ibrahim, qui dirige depuis deux ans le programme.