Tous deux pourraient tomber sous le coup de la loi électorale qui stipule que seules les formations politiques ayant des élus locaux peuvent présenter des candidats à l’élection présidentielle.
La formation politique Maurice Kamto le MRC, a boycotté les élections locales de février 2020. "On a donné une chance au mandataire du MRC de rentrer dans le jeu républicain parce que la politique c’est au Senat, au parlement et dans les municipalités, mais il a dit que cette chance là ça ne vaut rien", a commenté, face à la presse Paul Atanga Nji, ministre de l’administration territoriale.
"Il a déclaré qu’il va boycotter une élection et cela a des conséquences sur toute la chaîne jusqu’à l’élection présidentielle", martèle M. Atanga Nji.
Conspiration
Selon le calendrier électoral, de nouvelles élections législatives et municipales doivent se tenir en février prochain avant l'élection présidentielle d’octobre 2025. Un tel scénario remettrait en course Maurice Kamto au cas où le MRC s’en sort avec des élus locaux.
"Au sein du régime certains sont hantés par la perspective de la défaite du RDPC et ses alliés en 2025 et n’en veulent pas de la tenue des élections prévues l’année prochaine dans notre pays", a fait savoir Maurice Kamto au cours d’une sortie médiatique le 10 mai dernier.
"Certains membres du RDPC apparaissent comme des soutiens implicites de ceux qui appellent publiquement au coup d’état militaire en cas de victoire du MRC et de l’Alliance pour le changement aux prochaines élections. Il est urgent de stopper toute action visant à vicier l’élection à venir avant qu’il ne soit trop tard", a ajouté le président du MRC.
"On ne peut pas se réveiller après avoir boycotter les élections, pour dire après que si on ne se présente pas à l’élection présidentielle, il y’aura des morts", a réagi le gouvernement. "Non, il va mourir seul, il n’a pas besoin d’attendre 2025, C’est une mise en garde claire, les autorités administratives sont là pour encadrer les activités politiques, nous sommes pour le respect de la loi", a lancé le ministre de l’administration territoriale.
Le cas du jeune Cabral Libii
Le candidat arrivé troisième à la présidentielle de 2018 est lui aussi à couteaux tirés avec l’administration qu’il accuse de partie pris en pleine crise de leadership au sein du Parti camerounais pour la réconciliation nationale, le PRCN.
"Le président national du PCRN est celui qui a été élu à Guidigis le 11 mai 2019, le sort qui a été réservé au simulacre de congrès tenue récemment par entêtement par l’ex président national ne mène à rien du tout", soutient le président et député du PCRN Cabral Libii, dans une vidéo postée dans les réseaux sociaux.
Celui qui se présente comme le président statutaire du Pcrn, rappelle que "le ministre de l’administration territoriale lui avait adressé une correspondance après son élection pour prendre acte des changements opérés au sein du parti, mais il ne peut pas oser le faire pour M. Kona, s’il le fait ça veut dire qu’il prend sur lui de bafouer et de ridiculiser la justice camerounaise."
Le ministre de l’administration Paul Atanga Nji a été sans équivoque. "Il n’y a pas de polémique sur cette affaire, assure-t-il, il s’agit de quelqu’un qui a créé son parti politique et il a permis à un député de se servir de son parti pour aller à l’assemblée nationale sur des clauses qui sont claires et aujourd’hui ce député veut s’accaparer du parti on ne peut pas laisser passer ça."
Si Cabral Libih est déchu de la présidence du Pcrn après saisine de la justice, l’élection présidentielle de 2025, pourrait se tenir sans les principaux challengers du candidat du parti au pouvoir.
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