La Chine a appelé mardi la communauté internationale à ne pas "compliquer davantage la situation" en Birmanie, avant une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU où pourraient être évoquées des sanctions contre ce pays, au lendemain du coup d'Etat des militaires.
Pékin, qui dispose d'importants intérêts stratégiques et économiques chez son voisin du Sud, est traditionnellement hostile aux "ingérences" dans les affaires intérieures des Etats et aux sanctions internationales.
Après avoir appelé lundi les parties en présence à "régler leur différend" dans un cadre légal et constitutionnel, le ministère chinois des Affaires étrangères a plaidé mardi pour que la communauté internationale "contribue à la stabilité politique et sociale" en Birmanie.
Alors que le Conseil de sécurité de l'ONU doit tenir dans la journée une réunion d'urgence sur la situation en Birmanie, le porte-parole du ministère, Wang Wenbin, a appelé à "éviter d'intensifier le conflit et de compliquer davantage la situation".
Le président américain Joe Biden a menacé lundi de rétablir les sanctions contre la Birmanie, après la prise du pouvoir par les militaires et l'arrestation des principaux dirigeants civils du pays dont la prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi.
En Chine, les médias, contrôlés par le Parti communiste au pouvoir, rivalisaient mardi d'euphémismes pour évoquer la situation dans le pays voisin, en évitant soigneusement d'employer le terme de "coup d'Etat".
L'agence Chine nouvelle a évoqué "un important remaniement ministériel" à propos du remplacement des ministres civils par des militaires.
Citant "des experts", le quotidien de langue anglaise Global Times a qualifié la prise du pouvoir par l'armée "d'ajustement de la structure déséquilibrée du pouvoir".
Toujours prompt à critiquer les Etats-Unis, le quotidien nationaliste a mis le comportement des militaires birmans sur le compte... de l'ancien président américain Donald Trump.
"En refusant de reconnaître sa défaite électorale et en ayant semble-t-il encouragé les émeutes au Capitole, Trump a peut-être servi d'exemple aux militaires birmans", écrit le Global Times.