Cette déclaration d'un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères a été diffusée par l'agence de presse officielle KCNA.
Elle est intervenue alors que Pyongyang venait de tirer deux nouveaux "projectiles non identifiés", selon l'état-major interarmes sud-coréen.
"Malgré nos avertissements répétés, les autorités des Etats-Unis et de la Corée du Sud ont finalement commencé les manoeuvres militaires conjointes ciblant la RPDC", a déclaré KCNA, utilisant l'acronyme du nom officiel du pays, la République populaire démocratique de Corée.
- "Violation flagrante" -
Le lancement de ces manoeuvres "est un déni non dissimulé et une violation flagrante" de plusieurs accords conclus entre Pyongyang et Washington, a affirmé l'agence.
KCNA cite "le communiqué commun Etats-Unis/RPDC du 12 juin, la Déclaration de Panmunjom et la Déclaration commune de Pyongyang en septembre, qui sont tous des accords pour établir de nouvelles relations Etats-Unis/RPDC et pour bâtir un régime de paix durable et stable dans la péninsule coréenne".
Après une année de tensions croissantes et de menaces mutuelles, le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un ont tenu en juin 2018 à Singapour un sommet historique à l'issue duquel M. Kim a signé un engagement, rédigé en termes vagues, dans lequel il consentait à oeuvrer à "la dénucléarisation de la péninsule coréenne".
Un deuxième sommet, en février dernier à Hanoï, a tourné court en raison d'un désaccord sur la question d'une levée des sanctions économiques auxquelles la Corée du Nord est soumise et des concessions que Pyongyang pourrait faire en contrepartie.
Lors d'une rencontre impromptue en juin à Panmunjom, dans la Zone démilitarisée (DMZ) qui sépare les deux Corées, MM. Trump et Kim ont décidé la reprise des négociations sur le nucléaire. Mais ces discussions n'ont pas encore recommencé.
Pyongyang a averti la semaine dernière que les nouveaux pourparlers prévus sur le nucléaire pourraient ne pas avoir lieu si Séoul et Washington maintenaient leurs manoeuvres militaires conjointes.
Or ces manoeuvres ont débuté lundi.
Les tirs de "projectiles" nord-coréens non identifiés rapportés mardi par l'agence sud-coréenne interviennent après trois autres essais d'armes effectués au cours des huit derniers jours.
- "Equipements offensifs" -
Outre le lancement des manoeuvres conjointes, le porte-parole nord-coréen cité mardi par KCNA a accusé les Etats-Unis de "déployer une grande quantité des équipements militaires offensifs les plus récents" en Corée du Sud.
"Tous ces faits montrent que les autorités des Etats-Unis et de la Corée du Sud n'ont pas du tout la volonté politique d'appliquer les communiqués communs par lesquels ils se sont engagés à améliorer les relations RPDC/Etats-Unis et les relations intercoréennes, et qu'ils persistent dans leur position consistant à nous considérer comme un ennemi", a estimé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Pyongyang, pour sa part, continue à vouloir "résoudre les problèmes à travers le dialogue", mais cela devient plus difficile, a-t-il dit.
"La situation qui prévaut refroidit considérablement notre désir d'appliquer les accords RPDC/Etats-Unis et les accords intercoréens, ce qui affecte également les perspectives d'un futur dialogue", a averti le porte-parole nord-coréen.
Pyongyang pourrait avoir à chercher "un nouveau chemin", a-t-il prévenu, mais si les Etats-Unis et la Corée du Sud continuent à ne pas tenir compte des avertissements nord-coréens, "nous leur ferons payer un prix élevé".
Avec AFP