La démission vendredi du Premier ministre Paul Kaba Thiéba et de son gouvernement semble avoir soulagé de nombreux Burkinabè.
Ces dernières années, l’autorité de l’Etat a été réduite, les attaques terroristes sont devenues quasi quotidiennes et la situation économique est moins reluisante.
Un citoyen apprécie la démission du gouvernement Thiéba :"Le fait d’avoir démissionné, c’est bien. Il aurait même dû le faire depuis trop longtemps déjà. Je crois que la prochaine équipe sera meilleure que celle de Paul Kaba Thiéba."
Le docteur Siaka Coulibaly, président du Conseil d’administrationdu centre de suivi et d’analyses citoyens des politiques publiques, pense que le nom du nouveau Premier ministre n’aurait pas dû attendre.
"Ce qui peut être retenu sur la question est le temps mis à reconduire une nouvelle équipe, qui peut présager de tractations qui se dérouleraient en dessous afin de trouver l'homme qu'il faut pour remplacer Paul Kaba Thiéba. Mais surtout l'équipe qu'il faut pour pouvoir donner l'impulsion à la question sécuritaire et aux questions de développement".
Nommé pour la première la primature fois en janvier 2016, Paul Kaba Thiéba va remanier à deux reprises, en février 2017, puis en janvier 2018 avant la présente démission.
Le départ du Premier ministre intervient dans un contexte marqué par un climat social des plus délétères, une insécurité devenue préoccupante, liée aux attaques jihadistes ayant causé le déplacement de milliers de personnes et la fermeture d’environ 600 à 800 écoles selon plusieurs sources.
La démission du précédent gouvernement dirigé par Paul Kaba Thiéba avait été annoncé vendredi soir par un communiqué de la présidence.
Aucune explication n'avait été donnée mais selon des sources proches de la présidence, le président Kaboré souhaitait donner un nouveau souffle à l'action du gouvernement, confronté à des menaces terroristes et à une fronde sociale croissantes, avec des mouvements d'humeur récurrents dans les différents services publics.