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Quatre choses à savoir avant les élections législatives en Russie


Le Parlement russe à Moscou, la Russie, 6 juillet 2012.
Le Parlement russe à Moscou, la Russie, 6 juillet 2012.

Les Russes se rendent aux urnes dimanche pour des législatives qui n'ont pas déchaîné les passions dans le pays malgré la crise économique qui a durement frappé la population et la dégradation sans précédant des relations avec les Occidentaux.

Vladimir Poutine, fort d'une popularité record, et son parti Russie Unie, peuvent envisager le scrutin sereinement, assurés d'une victoire qui doit permettre de préparer la probable candidature pour un 4e mandat du président russe en 2018.

Un scrutin sans passion

Près de 110 millions d'électeurs sont appelés à voter lors d'un scrutin qui doit permettre le renouvellement des 450 députés de la Douma d'Etat, actuellement dominée par le parti du pouvoir, Russie Unie.

Plus de 6.500 candidats issus de 14 partis sont en compétition, avec la moitié des députés pour la première fois élue au scrutin majoritaire.

Les électeurs devront également renouveler certains parlements régionaux et élire leurs gouverneurs. A ce titre, le président tchétchène Ramzan Kadyrov devra pour la première fois faire face aux électeurs depuis sa nomination à ce poste par le Kremlin en 2007.

Il s'agira également des premières élections législatives pour les habitants de la Crimée, péninsule ukrainienne annexée suite à une prise de contrôle par les troupes russes début 2014 avant un référendum pour son rattachement à la Russie non reconnu par Kiev et par les Occidentaux.

Si le "retour" de la Crimée avait soulevé une vague d'euphorie au sein d'une partie de la population, cette période semble désormais révolue, malgré la forte popularité du président.

Globalement et malgré l'importance du scrutin, la campagne électorale n'a suscité que peu d'engouement.

Les premières estimations des résultats du scrutin seront disponibles à partir de 21H00 (18H00 GMT) dès la clôture des bureaux de vote.

Crise, guerre et sanctions

Ce scrutin se déroule pourtant dans un contexte exceptionnel: mise en difficulté par la chute du prix des hydrocarbures, qui représente une part importante de ses revenus budgétaires, et par les sanctions occidentales décrétées à la suite de la crise ukrainienne, la Russie a plongé fin 2014 dans une crise monétaire, suivie de la plus longue récession pour le pays depuis l'arrivée sur le devant de la scène de Vladimir Poutine en 1999.

Cette crise, qui a effacé selon les experts tous les progrès économiques accomplis pendant une décennie, a frappé durement le pouvoir d'achat des Russes et notamment des modestes retraités et fonctionnaires dont M. Poutine avait promis d'augmenter le niveau de vie.

Au delà du contexte économique, il s'agit de la première consultation à l'échelle nationale depuis l'annexion de la Crimée, le déclenchement du conflit dans l'Est séparatiste de l'Ukraine et la pire dégradation dans les relations avec les Occidentaux depuis la fin de la Guerre froide.

Elle intervient par ailleurs après près d'un an d'une intervention militaire inédite qui a fait de la Russie le maître du jeu dans le conflit syrien.

L'opposition libérale en lambeaux

L'opposition libérale, qui a cette fois eu l'occasion de présenter beaucoup plus de candidats que lors du scrutin précédent en 2011 et de diffuser ses clips de campagne à la télévision, se garde toutefois d'être optimiste.

Face à l'immense machine du pouvoir et l'hostilité de la télévision publique, les opposants peinent à susciter l'enthousiasme des électeurs, davantage tentés de voter pour les candidats "du pouvoir en place" ou par l'abstention.

Ils avancent surtout en ordre dispersé: rongée par les querelles internes, l'opposition libérale a une nouvelle fois échoué à présenter une liste commune.

Présidentielle 2018 en ligne de mire

Les élections représentent pour le pouvoir un dernier test avant la présidentielle de 2018, en vue de laquelle le Kremlin s'est d'ores et déjà mis en ordre de bataille.

Mi-août, Vladimir Poutine a remplacé le chef de son administration, un poste stratégique, par un ancien diplomate réputé loyal et indépendant des clans gravitant autour du chef de l'Etat.

Les institutions n'ont pas échappé non plus à un grand coup de balai avec le remplacement pêle-mêle de gouverneurs de régions, ministres impopulaires ou représentants de diverses administrations.

M. Poutine, qui a appelé ses concitoyens à voter "pour la Russie" lors de ce scrutin, n'a pas pour l'heure annoncé s'il se présenterait pour un 4e mandat qui pourrait le conduire à battre le record de longévité de Leonid Brejnev à la tête du pays. Mais personne ne voit pour l'heure comment il pourrait en être autrement.

Avec AFP

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