L'édition 2018 de ce prix, créé en 2006 par l'Office européen des brevets (OEB), compte parmi ses lauréats des chercheurs originaires de sept pays (France, Allemagne, Irlande, Suisse, Pays-Bas, Etats-Unis et Russie).
La mathématicienne française Agnès Poulbot, chercheuse au sein du groupe Michelin, a ainsi été primée avec son collègue Jacques Barraud, décédé en 2016, dans la catégorie "Industrie", pour un nouveau pneu poids lourd qui "se régénère" au long de son utilisation.
L'invention porte sur un design spécifique, permettant de faire apparaître de nouvelles sculptures qui remplacent celles qui sont usées par le roulement, en améliorant la durabilité et en réduisant la consommation et donc les émissions de C02. "Ce qui se régénère, ce sont les creux, pas la gomme", résume Agnès Poulbot.
Elle explique que le pneu représente, "pour un poids lourd, un quart de la consommation" du véhicule, et que son invention permet un gain de consommation de 1 litre aux 100 km. "Un camion fait en moyenne 100.000 km par an, c'est à dire qu'il gagne 1.000 litres de gazole", a-t-elle calculé.
La chimiste américaine Esther Sans Takeuchi, primée dans la catégorie des "pays non membres de l'OEB", a inventé pour sa part des batteries compactes pour alimenter les défibrillateurs cardiaques implantables. Leur durée de vie est significativement plus longue et réduit ainsi la fréquence des interventions chirurgicales.
Choisie dans la catégorie "PME", l'équipe irlandaise conduite par Jane ni Dhulchaointigh, une spécialiste du design, a mis au point une colle modulable à usages multiples.
Quant à la physicienne suisse Ursula Keller, spécialiste des lasers, elle a vu ses 30 années de recherche distinguées par le prix "Œuvre d'une vie." Elle a notamment mis au point le miroir SESAM, une technologie de pointe pour des lasers ultra-rapides utilisés en médecine ou dans des procédés industriels.
Avec AFP