L'armée a affirmé dans un communiqué avoir "réussi à vaincre les terroristes de Boko Haram" qui tentaient dimanche d'attaquer une base militaire à Buni Yadi, dans l'État de Yobe (nord-est).
Deux sources militaires, sous couvert d'anonymat, ont toutefois déclaré à l'AFP que quatre soldats avaient également été tués à Buni Yadi au cours de combats "intenses", avec le recours à un soutien aérien contre les insurgés.
Samedi, selon le communiqué officiel, des soldats "ont infligé des pertes très importantes en hommes et en équipements" au groupe, tuant cinq combattants dans la région de Baga, dans l'État de Borno, sur les rives du lac Tchad.
Deux combattants islamistes ont également été tués au cours d'opérations dans le district de Mafa (Borno), selon les autorités.
La situation dans le nord-est du pays est alarmante avec des dizaines, voir des centaines de soldats tués au cours des derniers mois par le groupe djihadiste, alors que le pays se prépare à voter pour élire un nouveau président le 16 février.
Le dirigeant sortant Muhammadu Buhari, un ancien général candidat à sa propre succession, a été élu en 2015 sur la promesse d'éradiquer le groupe, dont l'insurrection a fait plus de 27.000 morts depuis ses débuts en 2009.
Le candidat du parti au pouvoir, le Congrès des Progressistes était d'ailleurs lundi en meeting électoral à Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno, épicentre de l'insurrection, où il a été accueilli par une importante foule de supporters. Une bousculade dans la foule a fait plusieurs blessés.
Malgré la lutte décevante contre le groupe djihadiste et l'accroissement récent des violences, Buhari, Haoussa et musulman, reste perçu comme un candidat du Nord.
"Je réitère la promesse que nous avons fait il y a quatre ans, sur l'amélioration de la sécurité, du développement et sur la lutte contre la corruption", a-t-il déclaré.
"Par la grâce de Dieu, vous êtes les témoins vivants de la première promesse, que nous avons réussi à tenir: améliorer la sécurité", a-t-il ajouté, reconnaissant qu'il y a "plus de travail à faire".
La semaine dernière, six soldats ont été tués lorsque des combattants de Boko Haram ont attaqué le village de Kamuya, près de la région natale du chef de l'armée nigériane, Tukur Yusuf Buratai.
Les sources militaires anonymes ont déclaré que la faction de Boko Haram alliée au groupe djihadiste Etat islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP) était à l'origine des attaques du week-end à Kareto (Borno) et Buni Yadi.
Elle est également responsable de la très lourde attaque de Baga, sur les rives du lac Tchad, qui a contraint plus de 30.000 civils à fuir vers Maiduguri, la capitale de l'Etat du Borno, fin décembre.
Quelque 10.000 autres personnes ont également été contraintes de fuir après une autre attaque dans la ville reculée de Rann, près de la frontière avec le Cameroun, la semaine dernière.
L'escalade des violences soulève des questions sur la manière dont des élections peuvent être organisées dans ces zones touchées par les combats et où plus d'1,7 million de personnes ne peuvent toujours pas regagner leur foyer.
Lundi, le gouvernement nigérian a mis en garde contre l'exacerbation de conflits aux quatre coins du pays, et a accusé directement l'opposition de fomenter des violences.
Le principal parti de l'opposition, le Parti Populaire Démocratique (PDP) a qualifié ces déclarations "d'irresponsables et absurdes". "C'est vraisemblablement un moyen pour justifier des arrestations de membres de l'opposition", s'est inquiété l'opposition.
Avec AFP