Chaque matin depuis vendredi, à la suite de manifestations de masse, qui ont rassemblé jeudi entre 390.000 personnes selon les autorités et 1,2 million selon les syndicats, contre cette réforme accusée de favoriser la précarisation, plusieurs dizaines de manifestants passent la nuit sur la Place de la République avant d'être délogés par les forces de l'ordre au petit matin.
Les organisateurs de ce mouvement classé à gauche ont obtenu l'autorisation d'occuper la place jusqu'à lundi, a-t-on appris de source policière.
"Nous sommes 2.000 !", a annoncé une bénévole au micro devant les participants massés sur la place, certains assis en tailleur sur les pavés, avec l'intention d'y passer la nuit.
"Salaire à vie", "démocratie par tirage au sort", "baisse des hauts revenus", "embauche de tous les chômeurs", "destruction globale du système capitaliste", les revendications sont diverses et les participants se sont succédés au mégaphone pendant plus de deux heures.
"Nous ne sommes pas des bisounours, on est des optimistes, le monde dont on rêve, il est là", s'enthousiasme une jeune femme. D'autres appellent à "réécrire la Constitution" et réclament "la démission du gouvernement" du président socialiste François Hollande.
Ce mouvement spontané baptisé "Nuit debout" est apparu dans la foulée de rassemblements convoqués jeudi par des organisations syndicales, étudiantes et lycéennes pour demander le retrait du projet de loi sur le travail présenté par le gouvernement socialiste français.
Mais le mouvement agrège aussi, sous le hashtag #NuitDebout# sur les réseaux sociaux, d'autres revendications politiques ou sociales. Et nombre de participants y voient l'amorce d'un phénomène informel comme les mouvements "Occupy" nés dans divers pays, ou comme celui des "Indignés" de la Puerta del Sol, apparu en 2011 à Madrid pour dénoncer l'austérité et la corruption.
Avec AFP