Visage ovale, sombre de teint, souvent reconnu par ses lunettes rondes, troquant parfois son boubou à la veste, M. Kaboré est perçu par certains comme un opposant tardif. Il n’a rejoint l’opposition qu’à huit mois de la chute du président Blaise Compaoré, chassé par la révolution du 31 octobre 2014.
En 1984, il est le plus jeune directeur général de la Banque internationale du Burkina. Il a été parmi les premiers à soutenir Blaise Compaoré après l’assassinat de Thomas Sankara.
Sous le régime de Compoaré, il a successivement été ministre des transports, de la coordination de l’action gouvernementale, ministre des finances et Premier ministre en 1994.
Pendant dix ans, il a occupé le perchoir de l’Assemblée nationale, tout en assurant la présidence du parti au pouvoir, le CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès), parti de Blaise Compaoré.
Après deux ans de débat sur l’article 37 limitant les mandats présidentiels à deux, M. Kaboré est passé à l’opposition en janvier 2014 en mettant sur pieds sa propre formation politique le MPP (Mouvement du peuple pour le progrès) qui a joué un rôle prépondérant dans la forte mobilisation populaire contre Compoaré en octobre 2014.
Elu démocratiquement à la tête de son pays à 58 ans, M. Kaboré aura de nombreux défis à relever. L’un des premiers sera sans doute de savoir quel score son parti fera aux législatives dont les résultats sont attendus.
Eric Manirakiza a interrogé à ce sujet le professeur Serge Théophile Balima, directeur de l’IPERMIC (école de journalisme et centre de recherche), à Ouagadougou, qui n'est pas surpris par le choix des Burkinabè :