Un tour sur le compte Instagram de Quincy Promes ne révèle rien d'autre que le quotidien d'une célébrité : vêtements de marque, montres de luxe, lunettes de soleil. Pourtant derrière cette opulence se cache une réalité peu reluisante : celle d'un évadé de justice.
Le joueur de 32 ans fait en effet depuis février 2024 l'objet d'une condamnation de six ans de prison par un tribunal néerlandais pour son implication dans le trafic de 1 350 kg de cocaïne découvert par la police début 2020.
Selon le parquet, Promes aurait investi 200 000 euros dans cette transaction censée leur rapporter, à son complice et lui, jusqu’à six millions d’euros. Huit mois plus tôt, il était condamné, toujours aux Pays-Bas, à 18 mois d’emprisonnement pour avoir poignardé son cousin au genou lors d'une fête de famille, dans une affaire distincte.
Un acte qu’il ne semblait pas regretter après coup. "Je ne visais pas du tout sa jambe, je voulais mettre (le poignard) sur son cou", aurait-il dit, à en croire des enregistrements obtenus par la police, avant d'ajouter : "La prochaine fois, ce sera des balles".
Une nouvelle carrière à Dubaï
Hors du pays depuis février 2021 dans la foulée de son transfert du club d’Ajax d’Amsterdam au Spartak Moscou, Promes n’a répondu à la justice dans aucune des affaires l'impliquant.
Faute de traité d’extradition entre la Russie et les Pays-Bas, l’ailier international objet d’une notice rouge d’Interpol, a pu continuer à jouer tranquillement à Moscou. Jusqu’à son arrestation en mars 2024 à Dubaï à la demande des autorités néerlandaises.
Il a depuis été relâché après une brève détention sans raison officielle, alors qu’Amsterdam disait travailler à son extradition. La rupture de son contrat par le Spartak en juillet "pour des raisons personnelles l'empêchant de revenir en Russie", lui a ouvert un nouvel horizon aux Émirats arabes unis.
Notamment au club de Dubaï United FC en deuxième division où il a signé pour un an le mois dernier, avec la promesse de constituer "un renfort offensif considérable pour l'effectif pour une saison passionnante".
Des passerelles entre deux mondes
Difficile de savoir ce qu’il en sera de l’avenir judiciaire de Quincy Promes alors que l’intéressé réfute toutes les charges portées contre lui. Selon plusieurs témoignages recueillis par The Athletic, son histoire illustre le piège d’une ville d’Amsterdam où la criminalité n’épargne personne. Dans cet environnement gangréné, il n’est pas rare de retrouver des footballeurs, surtout ceux originaires du milieu, en cheville avec des personnes peu scrupuleuses.
Pour Promes, qui avait déclaré en 2019 s’être retrouvé "dans une sorte de tornade avec des amis pas recommandables à force de déménager de quartier en quartier accompagné de sa mère suite au divorce de ses parents", les signaux d’alarme étaient précoces.
Des agents de police l’ont en effet mis en garde à au moins deux reprises, contre certaines de ses fréquentations, entre 2019 et 2021. "Je ne peux pas les laisser tomber. Je ne peux pas dire au revoir à mes amis", leur aurait répondu le joueur aux 50 sélections avec les Pays-Bas, selon des propos rapportés par le Washington Post.
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