Les forces armées centrafricaines (Faca) "ont été averties" dimanche matin d'une attaque de la LRA à Koubou, à 17 km d'Obo, et ont contacté la force de la Minusca, la mission de l'ONU en RCA, a expliqué lundi lors d'une conférence de presse Ange Maxime Kazagui, porte-parole du gouvernement.
Lors de l'opération conjointe Faca-Minusca, "il y a eu des échanges de coups de feu, initiés par la LRA, qui ont entraîné une riposte et la libération des otages".
"Ils sont arrivés dans le village vers 5 heures du matin, en tirant des coups de feu", a expliqué à l'AFP par téléphone Laurent Wastelain, représentant de l'ONU à Obo.
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Une "dizaine" de personnes restaient lundi introuvables, selon M. Kazagui. On ignore si elles ont été enlevées par le groupe armé ou si elles ont fui en brousse.
Créée vers 1986 avec l'objectif de renverser le président ougandais Yoweri Museveni, la LRA emmené par Joseph Kony a longtemps été considérée comme une des rébellions les plus sanglantes au monde (plus de 100.000 morts selon l'ONU).
Mais, après une traque entre 2011 et 2017 par 2.000 soldats ougandais appuyés par une centaine de conseillers militaires américains basés à Obo, la guérilla, qui voulait instaurer en Ouganda un régime basé sur les Dix commandements, n'est plus que l'ombre d'elle même.
Désormais divisée en trois groupes, elle ne compterait plus que 200 membres, femmes et enfants compris, selon l'ONU à Obo, et serait passée "d'une économie de profit" à une économie de "pillage et de trafic".
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"La libération des 15 otages montre la complémentarité d'action entre les Faca et la Minusca, a déclaré Hervé Verhoosel, directeur de la communication de la Minusca, lors de la conférence de presse.
Le départ des Ougandais et des Américains en 2017 s'est accompagné d'une crainte d'un retour de la guérilla dans la zone.
Depuis le 19 avril 2017, date du début du retrait progressif des forces ougandaises, la LRA a frappé 41 fois en Centrafrique, tuant 9 civils et enlevant 149 personnes, selon CrisisTracker, un site géré par une ONG qui en recense les attaques.
Avec AFP