Ce retrait temporaire concerne un nombre restreint de soldats des forces spéciales américaines, principalement des planificateurs et des conseillers, actuellement présents au Tchad. Ces troupes seront redéployées en Allemagne dans un premier temps.
Le porte-parole du Pentagone, le général Patrick Ryder, a déclaré qu'une partie des troupes américaines au Tchad se repositionnerait hors du pays. Selon lui, il s'agit d'une "étape temporaire" dans le cadre d'un examen en cours de la coopération en matière de sécurité avec le Tchad, qui reprendrait après l'élection présidentielle du 6 mai.
Un responsable américain, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a déclaré que quelques dizaines de soldats des forces spéciales qui sont au Tchad en tant que planificateurs et conseillers vont pour l'instant s'installer en Allemagne.
Ce redéploiement s'inscrit dans une conjoncture complexe marquée par la suspension des activités américaines sur une base aérienne clé par le chef d'état-major de l'armée de l'air tchadienne et la tenue prochaine d'élections présidentielles cruciales dans le pays.
Plus tôt ce mois-ci, le chef de l'armée de l'air tchadienne a ordonné aux États-Unis de suspendre leurs activités sur une base aérienne proche de la capitale N'Djamena, selon une lettre envoyée au gouvernement de transition et consultée par Reuters.
Dans la lettre datée du 4 avril et adressée au ministre tchadien des forces armées, le chef d'état-major de l'armée de l'air, Idriss Amine Ahmed, soutient avoir demandé à l'attaché américain à la défense de suspendre les activités américaines sur la base aérienne d'Adji Kossei après que les « Américains » n'aient pas fourni de documents justifiant leur présence.
Impact du retrait
Le Tchad a joué un rôle de premier plan en tant que partenaire des forces occidentales dans la lutte contre les groupes djihadistes en Afrique de l'Ouest. Son importance stratégique ne saurait être négligée.
Le retrait américain, bien que temporaire, pourrait avoir un impact sur les efforts de lutte contre le terrorisme dans la région, d'autant plus que le Tchad a été un allié crucial dans ce combat. La situation sécuritaire fragile au Sahel pourrait également être davantage fragilisée, avec des répercussions potentielles sur les pays voisins.
L'impact à long terme de ce retrait temporaire sur les relations entre les États-Unis et le Tchad reste à déterminer. Les responsables américains ont toutefois souligné qu'il s'agissait d'une mesure temporaire et que le partenariat entre les deux pays demeurait solide.
Ce retrait partiel du Tchad s'inscrit dans une tendance plus large de réalignement de la présence militaire américaine en Afrique de l'Ouest, en réponse aux changements politiques et aux défis sécuritaires dans la région.
La reconfiguration des partenariats militaires et la recherche de nouvelles approches pour la lutte contre le terrorisme et la promotion de la stabilité régionale seront des enjeux clés dans les mois et les années à venir.
Au Niger voisin, la junte a demandé aux États-Unis de retirer leur personnel militaire du pays en raison de désaccords avec Washington sur des questions telles que les progrès dans la transition du pays vers un régime démocratique.
Les États-Unis ont déclaré que des discussions avaient commencé sur le retrait des forces du Niger, qui, jusqu'au coup d'État de l'année dernière, était un partenaire clé dans la lutte de Washington contre les insurgés islamistes qui ont tué des milliers de personnes et déplacé des millions d'autres.
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