Brahim Saadoun, 21 ans, a été condamné à mort le 9 juin – en compagnie de deux Britanniques – par la cour suprême de la République populaire de Donetsk, région séparatiste prorusse, pour "avoir participé aux combats comme mercenaires".
La présidente du CNDH, Amina Bouayach, a contacté le Haut-Commissariat pour les droits de l'Homme en Russie afin qu'il "entreprenne les démarches nécessaires pour assurer à Brahim Saadoun un procès équitable lors de son jugement en appel", a déclaré à l'AFP une source de l'organisme marocain.
Le Haut-Commissariat russe pour les droits de l'Homme est présidé par la déléguée auprès du Kremlin Tatiana Moskalkova, une ancienne générale au sein du ministère russe de l'Intérieur nommée en 2016 par le président Vladimir Poutine. La déléguée pour les droits de l’Homme a pour mission de veiller au respect des droits humains en Russie et rend compte au président Poutine. Mardi, des ONG marocaines ont appelé les autorités de Rabat à intervenir pour "sauver" Brahim Saadoun en tant que "citoyen marocain".
Selon son père, Taher Saadoun, le jeune homme, qui a obtenu la nationalité ukrainienne en 2020, "n'est pas un mercenaire" et a été "victime d'une manipulation". Toutefois, selon un ami du jeune Marocain, Dmytro Khrabstov, 20 ans, Brahim, connu par ses amis en Ukraine sous le nom de "Brian", a intégré l'armée ukrainienne l'été dernier et leur avait dit qu'il voulait "mourir en héros".
Silencieux jusqu'à lundi soir, le gouvernement marocain a réagi par la voix de son ambassade en Ukraine en précisant seulement que M. Saadoun "a été capturé portant l’uniforme de l’armée de l’Etat d’Ukraine, en tant que membre d’une unité de la Marine ukrainienne" et qu'il "se trouve actuellement emprisonné par une entité qui n’est reconnue ni par les Nations unies ni par le Maroc", sans autre commentaire.
Le Maroc a adopté à l'ONU une position de neutralité dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Cette neutralité manifeste la volonté de Rabat de ne pas s'aliéner la Russie, membre du Conseil de sécurité de l'ONU, sur la question du territoire disputé du Sahara occidental, priorité de la diplomatie marocaine.