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Grève des radios pour 24 heures en Guinée


Le président de la Guinée Alpha Condé, à Berlin, le 12 juin 2017.
Le président de la Guinée Alpha Condé, à Berlin, le 12 juin 2017.

Une quarantaine de radios privées parmi les plus écoutées en Guinée ont interrompu mardi leurs programmes pour 24 heures afin de protester contre les "atteintes" à la libertés de la presse et à la liberté d'expression dans le pays.

Ce mouvement intervient au lendemain de la suspension par les autorités d'une radio ayant donné la parole à un leader syndical à l'origine d'une grève de plus de deux semaines dans l'éducation.

Avant de fermer leurs antennes à 12H00 GMT, les radios ont donné la parole à des spécialistes de la communication, des magistrats, des avocats et des hommes de lettres, qui se sont exprimés sur la menace à laquelle font face les médias guinéens.

Lundi, les programmes de BTA FM, une radio privée de Labé, à 400 km au nord de Conakry, ont été interrompus par les autorités après le passage à l'antenne d'un des principaux leaders de la grève des enseignants, Aboubacar Soumah, qui vit caché depuis le début du mouvement le 13 novembre.

Le gouverneur de la ville, Sadou Kéita, a justifié la mesure par le respect des "instructions" du chef de l'Etat, Alpha Condé, qui a accusé les radios privées d'encourager cette grève, qu'il considère comme "illégale".

"Désormais, quiconque se hasarderait à diffuser leurs communiqués sera considéré comme complice et sa radio sera fermée", a averti le président guinéen pendant le week-end.

Dans un communiqué, la Haute autorité de la communication (HAC), qui a la tutelle sur les médias, a haussé le ton vis-à-vis des autorités en rappelant qu'elle était "la seule institution habilitée par la loi à suspendre ou à fermer un média".

La HAC a dans le même temps demandé aux médias "d'éviter de faire l'apologie de propos ou d'informations susceptibles de porter atteinte au bon fonctionnement des institutions de la république, de mettre en péril l'unité nationale et de créer des troubles sociaux".

Deux jeunes de 15 et 17 ans ont été tués par balles la semaine dernière lors d'affrontements avec les forces de l'ordre liés à cette grève.

Mardi, le ministère de l'Education nationale a fait état d'une "reprise progressive des cours" dans plusieurs écoles de Conakry, malgré l'absence de nombreux élèves, "dont certains sont restés à la maison par crainte de nouvelles violences".

Le ministère relève aussi un "retour progressif au calme dans la capitale, qui n'a enregistré aucun tumulte ni de casses" mardi.

Avec AFP

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