L'aviation russe menait vendredi des frappes intenses contre des bastions rebelles en Syrie, à quelques heures de l'entrée en vigueur de l'accord sur la cessation des hostilités, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
L'accord de trêve censé entrer en vigueur samedi à 00H00 locale (vendredi 22H00 GMT) s'applique aux rebelles et au régime et exclut les groupes jihadistes Etat islamique et le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda.
"Depuis la nuit et jusqu'à ce matin, il y a des frappes russes plus intenses que d'habitude sur des bastions rebelles dans la Ghouta orientale à l'est de Damas, dans le nord de la province de Homs (centre) et dans l'ouest de la province d'Alep (nord)", a affirmé l'OSDH, alors que la Russie aide depuis fin septembre le régime à reprendre du terrain aux rebelles et aux jihadistes.
"Il y a eu au moins 26 raids russes sur la Ghouta orientale", un important bastion des rebelles syriens du groupe Jaïch al-Islam, d'après Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. "Une dizaine de ces raids ont frappé Douma, principale ville de la Ghouta".
De son côté, "l'armée bombarde violemment Douma avec des obus et des roquettes", d'après l'OSDH. Un homme, ses deux enfants, son neveu et une femme ont été tués par les frappes et les bombardements. "Il y a beaucoup de blessés qui se trouvent dans un état critique ou sous les décombres".
Un habitant de Douma a affirmé à l'AFP entendre "de très grandes explosions", tandis qu'un autre a précisé que "le bombardement est très violent".
Selon M. Abdel Rahmane, "C'est comme s'ils (les Russes et le régime) voulaient soumettre les rebelles dans ces régions ou marquer des points avant la trêve".
Des puissants raids ont également frappé Jobar, quartier périphérique dans l'est de Damas où Al-Nosra est influent. Le bruit des explosions a été entendu jusqu'au centre de la capitale.
Les rebelles craignent que le régime et son allié russe ne profitent de l'exclusion d'Al-Nosra pour frapper les régions où ils sont alliés avec ce groupe jihadiste, notamment à Alep.
"S'ils voulaient vraiment un cessez-le-feu (...) ils feraient d'abord tomber le régime, et tous les combats cesseraient", ajoute Abou Rifaat.
Abou Charif, un combattant du même groupe, est lui aussi en colère: "Nous avons toujours voulu la paix, des réformes, des droits. On a eu des morts et du sang. Il n'y aura pas de paix tant que l'oppresseur n'aura pas été jugé".