Depuis leur retour à Washington, Larry Wohlers et sa femme ont gardé le contact avec leurs nombreux amis en Centrafrique, où ils ont servi d’abord dans les années 1980, et plus récemment de 2010 à 2012. Ils sont « vraiment attristés par tout ce qui est arrivé aux gens », a-t-il dit dans une interview à la VOA.
Tout en reconnaissant le cauchemar que les Centrafricains vivent depuis plus d’un an, M. Wohlers estime qu’ils doivent se ressaisir et tourner le dos à la vengeance : « Le problème pour les Centrafricains, c’est que la vengeance regarde en arrière. Et maintenant, le pays a besoin d’aller en avant. Il faut stabiliser le pays politiquement, il faut redémarrer l’économie, il faut résoudre les problèmes humanitaires. Les gens, ils ont besoin de manger. Tout cela, la vengeance non seulement ça n’aide pas, mais ça empêche (d’avancer), parce que tant qu’il y a cette spirale de violence qui continue, comment est-ce que les organisations humanitaires peuvent travailler, comment est-ce qu’on peut aller de l’avant, comment est-ce que ce gouvernement peut travailler ? »
Pas les racines profondes
L’ex-ambassadeur Wohlers est cependant optimiste, estimant que « le caractère religieux de ce conflit n’a pas les racines profondes dans la société centrafricaine ». Il souligne que les musulmans et les chrétiens ont toujours cohabité pacifiquement, « vivant et travaillant ensemble » sans problème en RCA.
Autres raisons d’optimisme : le nouveau gouvernement mis en place par la présidente par intérim Catherine Samba-Panza, qui est déterminée à combattre tout « esprit de vengeance ». Et puis, malgré tout ce qu’on voit (lynchages et autres atrocités), on voit aussi l’archevêque et l’imam qui travaillent ensemble. Et quand apparemment des éléments FACA ont lynché quelqu’un récemment, un gendarme a tenté de s’interposer. En vain. Mais, déclare M. Wohlers, «cela montre qu’il y a des Centrafricains qui sont contre cet esprit de vengeance », comme ce prêtre de Boali qui a su protéger des centaines de musulmans dans sa région.
Espoirs et craintes.
L’ex-ambassadeur américain dit connaitre très bien Mme Samba-Panza « quelqu’un qui comprend bien les questions économiques, a une grande expérience dans la société civile, a beaucoup travaillé dans la réconciliation après 2003 ». Il s’agit-là d’une expérience précieuse qui l’aidera dans la situation actuelle, avec le soutien de tout le peuple centrafricain, pense M. Wohlers.
Larry Wohlers se félicite, par ailleurs, de la présence des forces françaises, et de la MISCA renforcée par des troupes burundaises et rwandaises transportées sur place grâce aux Etats-Unis.
En revanche, l’ancien diplomate américain s’interroge sur les intentions des ex-Séléka, dont le gros s’est retranché dans le nord. Il est également préoccupé par le problème que posent à Bangui non seulement des «forces anti-Séléka, mais aussi des jeunes qui profitent de la situation, l’absence de l’ordre…pour aller piller, lyncher, et faire la pire des choses ».
Image des Centrafricains aux Etats-Unis et en Europe
M. Wohlers estime à cet égard que les FACA, étant donné leur bonne connaissance des quartiers, peuvent jouer un grand rôle de stabilisation. Mais il faut que les forces de l’ordre montrent ou donnent l’exemple, c’est pourquoi l’ex-ambassadeur trouve « très grave » les nouvelles sur le lynchage qu’on leur a imputé. Ce n’est pas bon pour l’image des Centrafricains en Europe et aux Etats-Unis, et pourrait amener leurs habitants à dire « Les Centrafricains, on ne peut pas les aider ».
L’interview accordée à Idrissa Seydou Dia par l’ex-ambassadeur américain à Bangui, Laurence Wohlers :
Tout en reconnaissant le cauchemar que les Centrafricains vivent depuis plus d’un an, M. Wohlers estime qu’ils doivent se ressaisir et tourner le dos à la vengeance : « Le problème pour les Centrafricains, c’est que la vengeance regarde en arrière. Et maintenant, le pays a besoin d’aller en avant. Il faut stabiliser le pays politiquement, il faut redémarrer l’économie, il faut résoudre les problèmes humanitaires. Les gens, ils ont besoin de manger. Tout cela, la vengeance non seulement ça n’aide pas, mais ça empêche (d’avancer), parce que tant qu’il y a cette spirale de violence qui continue, comment est-ce que les organisations humanitaires peuvent travailler, comment est-ce qu’on peut aller de l’avant, comment est-ce que ce gouvernement peut travailler ? »
Pas les racines profondes
L’ex-ambassadeur Wohlers est cependant optimiste, estimant que « le caractère religieux de ce conflit n’a pas les racines profondes dans la société centrafricaine ». Il souligne que les musulmans et les chrétiens ont toujours cohabité pacifiquement, « vivant et travaillant ensemble » sans problème en RCA.
Autres raisons d’optimisme : le nouveau gouvernement mis en place par la présidente par intérim Catherine Samba-Panza, qui est déterminée à combattre tout « esprit de vengeance ». Et puis, malgré tout ce qu’on voit (lynchages et autres atrocités), on voit aussi l’archevêque et l’imam qui travaillent ensemble. Et quand apparemment des éléments FACA ont lynché quelqu’un récemment, un gendarme a tenté de s’interposer. En vain. Mais, déclare M. Wohlers, «cela montre qu’il y a des Centrafricains qui sont contre cet esprit de vengeance », comme ce prêtre de Boali qui a su protéger des centaines de musulmans dans sa région.
Espoirs et craintes.
L’ex-ambassadeur américain dit connaitre très bien Mme Samba-Panza « quelqu’un qui comprend bien les questions économiques, a une grande expérience dans la société civile, a beaucoup travaillé dans la réconciliation après 2003 ». Il s’agit-là d’une expérience précieuse qui l’aidera dans la situation actuelle, avec le soutien de tout le peuple centrafricain, pense M. Wohlers.
Larry Wohlers se félicite, par ailleurs, de la présence des forces françaises, et de la MISCA renforcée par des troupes burundaises et rwandaises transportées sur place grâce aux Etats-Unis.
En revanche, l’ancien diplomate américain s’interroge sur les intentions des ex-Séléka, dont le gros s’est retranché dans le nord. Il est également préoccupé par le problème que posent à Bangui non seulement des «forces anti-Séléka, mais aussi des jeunes qui profitent de la situation, l’absence de l’ordre…pour aller piller, lyncher, et faire la pire des choses ».
Image des Centrafricains aux Etats-Unis et en Europe
M. Wohlers estime à cet égard que les FACA, étant donné leur bonne connaissance des quartiers, peuvent jouer un grand rôle de stabilisation. Mais il faut que les forces de l’ordre montrent ou donnent l’exemple, c’est pourquoi l’ex-ambassadeur trouve « très grave » les nouvelles sur le lynchage qu’on leur a imputé. Ce n’est pas bon pour l’image des Centrafricains en Europe et aux Etats-Unis, et pourrait amener leurs habitants à dire « Les Centrafricains, on ne peut pas les aider ».
L’interview accordée à Idrissa Seydou Dia par l’ex-ambassadeur américain à Bangui, Laurence Wohlers :