En dépit d’un calme précaire observé dans la nuit de dimanche à lundi dans les zones où se sont déroulés les affrontements, Bangui est loin de retrouver l’accalmie.
Des barricades sont encore maintenues dans plusieurs avenues et la tension est toujours au pic. A la suite des violences de samedi et dimanche qui ont fait au moins 30 morts, plus d’une centaine de blessés et de nombreuses habitations incendiées selon un bilan provisoire, la société civile centrafricaine appelle à une désobéissance générale à partir de ce 28 septembre.
La société civile appelle par ailleurs à une forte mobilisation de la population dans les rues, à des concerts de casseroles toutes les nuits, au boycott du travail et à empêcher les mouvements des forces internationales. Dénonçant cette nouvelle flambée de violences, le Premier ministre de la transition, Mahamat KAMOUN, a parlé d’un complot ourdi contre les institutions de l’Etat. Un couvre-feu est instauré de 18h à 6h du matin.
Malgré les nombreux appels au calme des religieux et de la classe politique, la situation est loin de connaître une amélioration. Sur le terrain, les belligérants sont sur le pied de guerre. Les 3e et 5e arrondissements, zones de tension, sont vidés de leurs habitants.
Samedi, des hommes armés du quartier musulman de PK5 s’en étaient pris à des civils non musulmans des quartiers périphériques après la découverte du corps d’un moto-taxi musulman assassiné et jeté au quartier combattant non loin de l’aéroport de Bangui. Les représailles ont été très violentes, plus d’une vingtaine de morts, une centaine de blessés et plusieurs dizaines de maisons et véhicules incendiés le même jour.