"Nous vous demandons de ne réserver aucune suite favorable à toute levée du moratoire qui [risque de favoriser] l'exploitation forestière illégale", écrivent les ONG membres du Réseau des ressources naturelles (RRN) dans un message adressé au Premier ministre Matata Ponyo et transmis à l'AFP à l'occasion d'une conférence de presse.
Début mars, le ministre de l'Environnement congolais, Robert Bopolo, avait déclaré que les autorités comptaient "rouvrir[le] dossier [de la fin du moratoire] dans l'intérêt [financier] de la République".
Dans son message au Premier ministre, le RRN estime au contraire que la RDC n'a rien à gagner à ouvrir la voie à l'attribution de nouvelles concessions d'exploitations forestières industrielles, mais que la sauvegarde de ses forêts pourrait entraîner des bénéfices économiques.
Le Réseau rappelle les engagements en faveur de la lutte contre la déforestation pris par le pays à l'occasion de la dernière conférence des Nations unies sur les changements climatiques, à Paris en décembre.
"Nous ne sommes pas contre l'exploitation forestière, mais commençons par mettre de l'ordre dans ce secteur", dont plusieurs ONG internationales et congolaises, dénoncent régulièrement le manque de transparence, a déclaré à la presse Joseph Bobia, porte-parole du groupe.
En visite à Kinshasa en mars, la ministre française de l'Environnement, Ségolène Royal, avait annoncé travailler pour aboutir à des "compensations" en faveur de la RDC pour ses efforts de protection forestière.
La RDC abrite plus de 60% des forêts denses du Bassin du Congo, deuxième massif forestier tropical de la planète après l'Amazonie, avec une biodiversité très riche.
Néanmoins, l'absence de développement, de services publics dans de nombreux coins du territoire et les conflits armés qui déchirent depuis plus de vingt ans la partie orientale du pays sont à l'origine d'une forte pression sur les ressources naturelles congolaises, en particulier la forêt.
Avec AFP